Tous les soleils

"Tous les soleils à l'aube dorment encore un peu, engourdis, nonchalants, ils se moquent bien du feu du jour qui les attend", ainsi commence le poème dont est issu le titre du film. Philippe Claudel, lui, nous dégourdit l'esprit avec cette comédie à l'italienne tournée à Strasbourg (on attend maintenant le western spaghetti à Maubeuge...). Un professeur transalpin veuf et complètement bobo (il fait du vélo, boit du vin et porte des chemises à carreaux!) essaie tant bien que mal d'élever sa fille de 15 ans. Le problème, c'est qu'elle ne veut plus porter de culottes Hello Kitty et qu'elle passe son temps à galocher son copain le long des berges. Pour avoir la paix, elle décide de trouver une chérie à son papa... Oui, j'entends les cinéphiles téléramesques hurler qu'il n'y a rien d'original dans cette histoire, ni même dans la réalisation. Je suis d'accord. Certains acteurs jouent faux. Là encore j'acquièce ; je n'ai, d'ailleurs, toujours pas compris pourquoi Anouk Aimée déclamait ses phrases telle une poétesse au rabais, avec une voix sentencieuse. Malgré ces imperfections, Tous les soleils est un long-métrage agréable et touchant. Ça transpire de bons sentiments et ça sent bon la sauce bolognaise. Tel un plat de pâtes, ce film pèse un peu sur l'estomac mais possède un côté rassurant ; il fait du bien à l'âme, on prend plaisir à le déguster, notamment les dimanches soirs de déprime (et c'est beaucoup moins glauque que Faites entrer l'accusé!). Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil dans cette ode à l'amitié et au mélange des cultures. Et alors ? Ça fait du bien un peu de gentillesse, non ? Pourquoi faire la gueule quand on critique Berlusconi ?

EN BREF : une comédie ensoleillée et radieuse