Les Yeux de sa mère

N'est pas Pedro Almodovar qui veut. Thierry Klifa a voulu tutoyer le réalisateur espagnol, à peine le vouvoit-il à la troisième personne du pluriel. Les Yeux de sa mère est un méli-mélodrame, avec tout ce que cela implique de sécrétions lacrymales. Une journaliste vedette délaisse sa fille danseuse étoile, qui elle-même a abandonné son fils à la naissance (ah, l'hérédité...). Vient se greffer à l'histoire un paparazzi peu scrupuleux (forcément...) prêt à embrasser un ado pour avoir des infos croustillantes. Christopher Thomson, le scénariste, nous avait habitué aux comédies chorales intelligentes telles La bûche ou Fauteuils d'orchestre ; ici, son script s'apparente davantage à une telenovela brésilienne. Les quelques moments d'émotion sincère peinent à masquer les incohérences et les invraissemblances. On n'a vraiment du mal à croire à tous ces personnages "paillettes", à l'exception peut-être de la mère adoptive (Marina Foïs) et du fils adopté (Jean-Baptiste Lafarge), les deux seuls ancrés dans la réalité. A signaler également la performance de Catherine Deneuve qui présente le JT sans bafouiller, contrairement à une certaine journaliste du week-end d'une certaine chaîne privée... (un peu gratuit, je l'assume !). A travers ce film, le réalisateur Thierry Klifa a voulu rendre hommage à toutes les mamans, comme l'avait fait auparavant Pedro Almodovar dans Tout sur ma mère. Klifa copie-colle certaines scènes, sans vergogne, et va même jusqu'à piquer à Almodovar sa comédienne fétiche Marisa Paredes. Malheureusement, la copie paraît bien pâle à côté du chef d'oeuvre haut en couleur.

EN BREF : un "Tout sur ma mère" raté