Zero dark thirty ✔✔✔

Push to start. Le premier tableau du film met dans l'ambiance : un terroriste d'Al-Quaïda torturé dans un hangar par un agent américain. On n'est pas là pour jouer à Mario Kart! Les Américains sont en guerre et tous les moyens sont bons. Le film nous raconte cette quête de l'oncle Sam, sur plusieurs années, pour retrouver le père des attentats du 11 septembre. Un certain OBL... (Mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Lob ? Bol ?!). On croyait tout savoir de cette histoire, grâce aux écrans de CNN et BFMTV, mais le jeu de pistes signé Katheryn Bigelow révèle des zones d'ombres, des cadavres et des méthodes un peu douteuses. Eh oui, il ne peut y avoir de guerre propre. La théorie des "frappes chirurgicales" qui ne toucheraient que les méchants, ça ne tient pas. Les agents secrets et les soldats ont forcément les mains sales, quand bien même leur cause serait juste. Cette ambiguïté s'incarne dans le personnage de l'agent Maya (Jessica Chastaing, formidable) : au début du film, la jeune femme est à deux doigts de vomir en assistant à une scène de torture ; à la fin, elle maîtrise à merveille la perversion et la brutalité. La réalisation est nerveuse et la caméra instable, pour renforcer le réalisme des situations. Personnellement, je ne me suis pas ennuyé une seconde, jusqu'à la séquence de la traque finale remarquablement orchestrée, pour ne pas dire chorégraphiée. A la manière d'un videogame. Mais le télespectateur n'a pas de wiimote pour contrôler l'action. Et cela n'a rien d'un jeu, malheureusement...

EN BREF : un film très propre sur une guerre sale