We need to talk about Kevin
Petits conseils aux futurs parents qui liront cet article (et ils sont nombreux, je le sais!). N'appelez surtout pas votre enfant Kevin, sa santé mentale en dépend. Mettez sous clef votre Destop, vous pourriez y perdre un oeil. Et surtout, évitez d'inscrire votre minot au tir à l'arc à la rentrée, c'est beaucoup trop dangereux. Toutes ces consignes, Eva aurait mieux fait de les suivre. Elle se retrouve aujourd'hui seule, face à ses doutes et sa tristesse, rejetée de tous. We need to talk about Kevin, c'est l'histoire d'une mère brisée. Son fils a commis des atrocités impardonnables, la société la rend coupable d'avoir enfanté le diable. Eva finit même par considérer que tout est de sa faute. Il faut la voir nettoyer sa maison taguée, tout autant qu'elle essaie de laver son honneur. Avec une très grande justesse, la réalisatrice britannique Lynne Ramsay s'interroge sur la responsabilité parentale. Jusqu'où une mère peut-elle être tenue pour responsable des actes de ses enfants ? L'éducation peut-elle tout expliquer ? Et si certains enfants étaient naturellement mauvais ? En plus de nous faire réfléchir, la cinéaste nous émerveille avec sa réalisation si soignée. L'image est teintée de la couleur rouge, et de toute la symbolique qu'il y a derrière (l'amour, le sang, la honte, la colère, le fer...). Tilda Swinton, l'actrice principale, confirme tout le bien que l'on pense d'elle. A la fois anéantie et courageuse, elle capte toute la complexité de son personnage. We need to talk about Kevin est un film fort, qui méritait un accueil bien meilleur à Cannes.
EN BREF : dur dur d'être maman
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