We are four lions
Courageux ou inconscient, moi je vais m'attaquer à ces 4 lions-là. Espérons juste qu'une fatwa ne va pas être lancée contre moi. We are four lions se veut une comédie grinçante et surréaliste, sur 4 musulmans un peu niais qui décident d'entrer en guerre de religion. L'islamisme sur le ton de l'humour potache, voilà une audace à saluer. D'autant plus que le film fait grincer quelques crocs outre-Atlantique. Malheureusement, les lions se révèlent être des chatons. Chris Morris voudrait faire de l'humour noir et du cynisme avec tendresse, sans férocité. Cela ne peut pas fonctionner, Stéphane Guillon (mais pas Anne Roumanoff) vous l'expliquerait mieux que moi. C'est comme si le réalisateur n'avait pas osé aller jusqu'au bout de sa démonstration, tel un guépard qui refuse d'achever sa proie. Les spectateurs ont de quoi rugir de déception. Et pourtant, certaines scènes sont vraiment cocasses ; quand les héros remuent la tête pour éviter d'être identifiés par les caméras de surveillance ou quand un papa résume le Roi Lion à une guerre sainte. Les dialogues sont loin d'être percutants, malgré quelques répliques cultes qui bondissent par instants. "Merde aux mini Babybels" ou encore "Il est mort... il portait des explosifs et il a trébuché sur un mouton!". On comprend d'autant moins que la fin du film veuille nous arracher quelques larmes... de tristesse ! Chris Morris parvient à nous agacer, desservi par une réalisation faussement underground, faite de mouvements caméra à l'épaule et de recadrages intempestifs (ça coûte si cher que ça un pied de caméra ?). Les griffes de ces lions-là paraissent bien inoffensives.
EN BREF : une comédie pas assez audacieuse
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