True Grit

Soudain, le spectateur de devant se retourne. Ni bonjour. Ni chut. Il a une question à poser : "Ça veut dire quoi Trou Gritte ?". J’ai beau faire appel à mes cours d’anglais renforcé au lycée, impossible de répondre. Heureusement, la VO nous donne la réponse quelques minutes plus tard. Trewww Gouite signifie "avoir du cran". C'est vrai qu’il en faut du cran pour s’attaquer au genre "western". Les Frères Coen ne l’avaient jamais fait auparavant. Bien sûr, ils ont respecté un certain nombre de codes, afin de ne pas trop décontenancer les inconditionnels des Il était une fois… (je parle des films, pas du duo des années 80). Une histoire où l’on parle de vengeance et de contrat, avec des colts qui crachent de la poudre au milieu de paysages arides. Le décor est planté. Mais les deux réalisateurs loufoques de Fargo ne pouvaient rester prisonniers de la tradition. Leur western à eux est teinté d'humour décalé. Entre un marshall borgne, un ranger à la langue coupée et une ado insconsciente, les personnages sont si imparfaits qu'ils en deviennent drôles. Jeff Bridges, notamment, est méconnaissable, dans la peau d'un vieux mercenaire attendri par une gamine de 14 ans (à voir en VO pour mieux profiter de son phrasé). Tout cela suffit-il à faire un chef d'oeuvre ? Peut-être pas. On retiendra surtout l'exercice de style, l'incursion des frères Coen dans le western. Ils ne révolutionnent pas le genre ; ils l'actualisent, simplement et efficacement.

EN BREF : un western spaghetti sauce Coen