Tournée
Dans le monde du New Burlesque, un cul est un cul. Et un sein est un sein. Pas de chichi. Le film s'ouvre sur une femme pulpeuse et dénudée, un brin vulgos, qui se maquille. Mathieu Amalric nous emmene en tournée, dans la France profonde, avec des strip-teaseuses américaines. Très gros plans, caméras embarquées, vues des coulisses. On se croirait membre de cette troupe New Burlesque. Alors c'est vrai, au début, on est un poil gêné par tout ce déballage mammaire et cellulitique (j'ai vérifié, le mot existe !). Mais peu à peu, on s'habitue aux tenues léopard, aux rouges à lèvres criards et aux tableaux ringards. Un hommage au New Burlesque mais surtout aux femmes. La caméra d'Amalric n'enjolive pas, mais ne se moque pas non plus. Ces danseuses ridicules apparaissent touchantes et pleines de poésie. Le New Burlesque est "fait par des femmes et pour les femmes", dixit Kitten on the Keys interviewée par un journaliste dans le film (Kitten on the keys, traduisez "petite chatte sur les clefs"... no comment). Avec ce regard brut de téton, le comédien-réalisateur parvient également à nous décrire la vie d'artiste, faite de petites salles de province, d'hôtels miteux et de stations services (la scène de drague chez Total est un petit bijou surréaliste). Amalric paie sa Tournée, trinquez à sa santé !
EN BREF : une comédie burlesque réjouissante et entraînante
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