The immigrant ✔✔✔
Drame de James Gray (USA)
Et encore, quand je classe ce film dans les "drames", c'est presque trop joyeux ! L'histoire débute au bureau de l'immigration à New York, juste après la Première Guerre Mondiale. Un contexte très fun, donc. Arrive la belle Ewa depuis sa Pologne natale : sa sœur est tuberculeuse, son oncle est passé roi dans l'art de la délation et son meilleur ami sur le sol américain se révèle être un proxénète. Sympa comme réseau social, non ? J'arrête là le second degré. Ce film est triste certes, mais il est surtout émouvant. A travers le portrait d'Ewa, James Gray nous raconte une histoire universelle, complètement d'actualité. Il est question des immigrés qui quittent leur pays natal dans l'espoir d'une vie meilleure dans un pays occidental. Hélas, la réalité est parfois rude. Le réalisateur a pris le parti d'une mise en scène sobre et surannée. La couleur tire sur le sépia. Ambiance années 20. Certains plans (notamment le dernier) sont semblables à des tableaux de maître. Pas d'artifice, pas d'effets à outrance. Et des comédiens fabuleux. Joaquin Phoenix est une nouvelle fois impeccable, sous les traits d'un salaud torturé et complexe. Mais j'insisterai surtout sur Marion Co(corico)tillard. Oublié le dernier souffle batmanien, la comédienne respire l'humanité et la beauté dans le rôle d'Ewa. En langue polonaise, s'il vous plaît. Chaque émotion est juste. Dans son regard transparaît la mélancolie et l'espoir de son personnage déraciné. Oui, j'adore la prestation de la Française, une fois de plus.
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