The ghost-writer
Il n'y a pas si longtemps, sur ce même blog, je refusai de prendre la défense de Roman Polanski dans ses démêlés médiatico-judiciaires. Aujourd'hui, c'est son oeuvre politico-artistique qui
m'intéresse. Et je vais l'encenser. The ghost-writer est un polar politique, dans lequel un nègre (l'expression anglaise "écrivain fantôme" est quand même un peu plus
classe!) met sa vie en danger en découvrant des secrets sur le premier ministre dont il écrit les mémoires... je vous laisser relire la phrase précédente... elle est un peu longue je
l'admets... Contrairement à beaucoup de polars politiques, The ghost-writer repose sur une histoire simple, ce qui permet à Polanski d'arrêter sa caméra sur les
éléments qu'il juge essentiels. Une réflexion sur la société médiatique en particulier, sur le poids des mots en général. Il faut sans cesse raconter, réagir, expliquer, dire, commenter,
argumenter ; qu'on soit un homme politique fourvoyé dans le scandale ou un écrivain anonyme en possession d'un secret. Polanski va même jusqu'à montrer comment la presse est capable de violer
l'intimité d'un homme, en envoyant un hélico équipé de caméras jusque dans son jardin. Une scène dérangeante mais visionnaire quand on réfléchit à ce qui est arrivé à Polanski quelques mois plus
tard... Un mot enfin sur l'ambiance créée dans ce film. Lourdeur et suspense, dans un climat pesant, où les nuages plombent les journées et les avenirs des personnages. La photographie est
soignée, les plans composés comme des tableaux. Jusqu'à cette scène finale... terrible et obsédante...
EN BREF : un polar brillant
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