Ted

Ted n'a rien à voir avec un nounours traditionnel. Il ne distribue pas de sable, perché sur un nuage, en jouant de la flûte. Lui préfère fumer des bangs, boire des bières et baiser des bimbos. L'image proprette du Teddy Bear en prend un coup. Un mythe de l'enfance s'effondre. Si le film en restait là, ce serait parfait. Malheureusement, il a fallu s'adapter au grand public américain. Faire rire oui, mais choquer non. La cocasserie déjantée se transforme rapidement en comédie romantique sirupeuse. L'histoire d'amour entre John (Mark Wahlberg) et Tori (Mila Kunis... décidément, ce nom, je ne m'en remets pas) dégouline de bons sentiments. La pauvre fille est trop malheureuse : son mec préfère se bourrer la gueule avec son ours de pote plutôt que venir à une soirée mondaine. Ouais, alors là, c'est juste injuste quoi !? Même Ted devient complice de cette guimauve en aidant les amoureux à se rabibocher (pendant ce temps-là, la marmote plie soigneusement son papier alu). Le côté trash, qui faisait l'intérêt du film, ne dure qu'une demi-heure. Un court-métrage aurait suffi. Le réalisateur (Seth MacFarlane, pour le dénoncer) n'a pas eu l'audace d'aller au bout de son concept, rattrapé par le politiquement correct. Le scénario est tellement vide que, pour tenir la longueur, les auteurs ont dû ajouter une séquence d'action sans aucun rapport avec le reste de l'histoire. Un peu plus et on finissait en comédie musicale pour meubler. Bref, encore un long-métrage qui ne froissera personne et engrangera un maximum d'argent. 215 millions de dollars récoltés rien qu'aux USA et un Ted 2 déjà programmé pour 2014. Je ne comprends pas non plus l'engouement des critiques pour ce film en mousse ; le magazine Première va jusqu'à lui donner 3 étoiles contre 2 seulement pour Dans la maison... Scandaleux ! Petit message, enfin, pour les blondes qui lisent ce texte (l'une d'elles se reconnaîtra...) : si voulez entendre la voix de Ted doublée par Joey Starr, n'allez pas voir le film en VO...

EN BREF : un ours dans un film très mal léché