Shutter Island
"Ah ben, moi j'ai pas aimé ce film, le livre était mieux"... Arghhh... Je n'en peux plus d'entendre ce genre de réflexion. Vous avez déjà écouté quelqu'un dire le contraire ? A en croire les
talibans de la lecture, les romans sont TOUJOURS meilleurs que les films. Shutter Island a subi le même genre de critique. Mais pour une fois, je me réjouis. Ceux qui
ont lu le livre ne pourront jamais ressentir le film tel que je l'ai ressenti. Il faut ignorer la fin pour pouvoir se laisser prendre au jeu de Martin Scorcese. Shutter
Island démarre comme un polar (deux policiers débarquent sur une île inquiétante, abritant un asile, pour enquêter sur la disparition d'une patiente) ; puis, le film vire peu à peu
au suspense et à l'épouvante ; à peine a-t-on le temps de frisonner, que l'intrigue tombe dans la science-fiction pour finir en drame social. Déroutant, mais très prenant. Martin Scorcese démonte
une à une les certitudes du spectateur. Impossible de se raccrocher à quoi que ce soit. A en devenir fou. Un comble pour un film sur la folie. Leonardo DiCaprio, lui, est loin d'être cinglé. Avec
cette quatrième collaboration avec Scorcese, il démontre une fois de plus qu'il a parfaitement négocié l'après-Titanic. Dans ce rôle d'enquêteur en proie à des hallucinations, Leo nous inquiète,
nous intrigue, nous interroge, mais il nous surprend toujours. Tout cela fonctionne bien sûr, quand on n' a pas lu le livre...
EN BREF : un polar dément, au propre comme au figuré
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