Shame

C'est l'histoire d'un homme qui se masturbe et qui baise, mais qui réfléchit. Du cul version intello. Imaginez un film érotique de NRJ12 où le vicelard planté derrière la caméra serait un vrai réalisateur de cinéma. Oubliées les scènes tournées à la va-vite au camescope en Bulgarie ; ici, les acteurs évoluent dans de longs plans-séquences à New York. Malheureusement, à trop vouloir la jouer cinéphile et esthète, on en devient ennuyeux et prétentieux. Au bout de trois scènes d'onanisme, aussi bien branlées soient-elles, pas besoin d'avoir fait Saint (sein?) Cyr pour comprendre que le héros est très attaché à son excroissance génitale (vous admirerez le travail dans les périphrases pour éviter les mots grivois !). Et cette chanteuse de bar qui met trois plombes à parvenir au refrain de "New York New York". A plusieurs moments, on rêverait d'avoir une télécommande pour appuyer sur "avance rapide". Voilà ce qui arrive lorsqu'on abuse du plan-séquence... Quant au (pro)fond de l'histoire, on a le sentiment de rester en surface. Dommage pour un film sur le sexe ! Il suffit d'un quart d'heure pour saisir que le héros souffre de son érotomanie, le reste du film n'apporte aucune explication et ne s'attarde pas plus sur les conséquences. Le spectateur se retrouve simple contemplateur, pour ne pas dire voyeur. Such a shame !

EN BREF : un film qui plaira aux voyeurs intellos