Shadow dancer ✔

N'est pas Hitchcock qui veut. Suite de la démonstration. De Palma, c'était pas ça. James Marsh, lui aussi, devra gravir quelques mars(c)h(es), voire un escalier entier, avant d'atteindre le niveau du maître du suspense. Son Shadow dancer a remporté le Hitchcock d'or lors du Festival de Dinard 2012, mais c'est bien là le seul accent hitchcockien de ce film. Bien sûr, on relèvera un certain nombre de qualités, dignes des meilleures polars : un scénario simple et efficace (une activiste de l'IRA qui devient indic' pour éviter la prison), l'ambiance très particulière de l'Irlande du Nord industrielle, des revirements, des lâchetés, des retournements de veste et des personnages complexes. Ne manque que l'essentiel, malheureusement, ce qui fait l'intérêt de tous les films d'Hitchcock : le suspense. A aucun moment on ne tremble, on ne sursaute, on ne trésaille. Même pas un homme à la face patibulaire qui surgit d'un couloir sombre pour demander du feu. Dommage. L'histoire ne s'emballe jamais vraiment. Hormis peut-être, très rapidement, lorsqu'une voiture explose. Le spectateur reste un peu sur sa faim à la sortie du cinéma (et ce n'est pas un cornet de popcorn qui règlera le problème!). Histoire de rentabiliser mon dico des citations, je finirai par ces quelques mots d'Hitchcock : "il n'y a pas de terreur dans un coup de fusil, seulement dans son anticipation". Dans Shadow Dancer justement, il y a des armes, mais pas assez de terreur...

EN BREF : le comble pour un polar ? Manquer de suspense...