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31 Dec

Séance(s) de rattrapage

Publié par Romain Duchez  - Catégories :  #Critiques Archives

Tel un collégien en panne d'excuse, j'aurais pu vous dire que mon chat (Moi, un chat ?!? Déjà, le bateau prend l'eau...), donc que mon chat a subitement fait un malaise vagal, qu'il a fallu l'emmener chez le véto d'urgence, mais qu'en route j'ai croisé Najouah Belyzel qui tenait absolument à me parler de son prochain disque prévu pour la rentrée, puis que je me suis cassé la cheville en marchant sur un modèle réduit de Flash McQueen laissé délibérément là par un agent du KGB souhaitant me dérober mon iPhone : DU COUP, je n'ai pas pu écrire les critiques de tous les films que j'ai vus en 2013. Vous ne me croiriez pas ? (Ou alors le champagne ingurgité en cette période de fête ne vous réussit pas). Disons tout simplement que j'ai manqué de temps. Voilà pourquoi je vous propose une petite séance de rattrapage, en accéléré, pour évoquer ces quelques films...

 

Elysium (Science-fiction de Neill Blomkamp - USA)

Le pitch de départ était attrayant : une nouvelle variation de la lutte des classes dans un monde futuriste où les riches vivent en orbite dans l'espace, tandis que les pauvres s'entretuent sur une planète Terre polluée et dévastée. Malheureusement, Elysium restera une promesse vaine. Le réalisateur sacrifie sa réflexion sur l'autel de l'action. Ce film n'est qu'un énième blockbuster plein de muscles et d'explosions, un peu trop sanguinolent. Le talent de Matt Damon et Jodie Foster ne suffit pas à combler les défaillances de l'histoire. Je pense que je vais me rabattre sur District 9, du même réalisateur, que je n'ai toujours pas vu.

 

Malavita (Comédie policière de Luc Besson - France)

Luc Besson a réussi à faire plus fort que les Américains... en matière de cliché sur la France ! En racontant l'histoire d'une famille mafieuse réfugiée en Normandie, le réalisateur tricolore (pourtant si prompt à défendre le made in France) ringardise les provinciaux que nous sommes tous. Si au moins c'était au profit d'un scénario crédible et intéressant... On se demande bien comment Robert de Niro et Michelle Pfeiffer se sont égarés dans cette galère franchouillarde. A éviter !

 

9 mois ferme (Comédie d'Albert Dupontel - France)

Il est question d'une union improbable entre une juge et un voyou. Des quiproquos, des vannes, du surréalisme. Tout l'humour de Dupontel est compilé dans cette farce judiciaire. C'est vrai que l'on rit. Meme s'il me manque la corosité des anciens films. Peut-etre que le comique s'asagit avec l'âge. Le public, en tout cas, semble avoir adhéré avec 1,9 million d'entrées au compteur, soit le meilleur score jamais réalisé par Dupontel. A noter l'excellente prestation de Sandrine Kiberlain, dont le capital comique n'est plus à prouver.

 

Les garçons et Guillaume, à table! ✔✔✔ (Comédie de G. Galienne - Fr)

Voilà une comédie française fine et intelligente (rien à voir avec Sexy Boys et Les Gaous donc). Le sociétaire de la Comédie-Française adapte au cinéma son one-man-show autobiographique. Drôle et émouvant. L'histoire d'un garçon que tout le monde croit homosexuel, à tort. Il faut dire qu'il se déguise en Sissi Impératrice, ça brouille les pistes! A travers l'exemple de sa vie, Guillaume Galienne bouscule nos certitudes sur le genre. Suffit-il d'être viril, de boire des bières et de parler foot pour être un homme ? Le comédien-réalisateur met à mal, au passage, les stéréotypes de la culture gay. Un film personnel que l'on devrait revoir aux Cesars.

 

100% cachemire ✔(Comédie de Valérie Lemercier - France)

Un film 100% Lemercier. L'humoriste récite ses gammes en interprétant le rôle d'une bourgeoise déjantée, à la fois mère indigne et épouse infidèle. Elle a tout pour être détestée, et pourtant on la trouve émouvante. Cette comédie autour de la maternité semble trouver écho dans la propre vie de Valérie Lemercier, ce qui en fait un film très intime. La comtesse de Montmirail sait si bien manier la vanne qu'elle n'en oublie pas de nous faire rire. Malgré tout, il manque quelque chose à ce film. Un peu d'unité, certainement. On a parfois l'impression d'une succession de sketches sans lien entre eux. Valérie, on t'aime mais on ne voit pas toujours où tu veux en venir!

 

Le loup de Wall Street (Drame de Martin Scorcese - USA)

Pour critiquer l'outrance et la mégalomanie des Financiers (avec un grand F comme Fumiers), Scorcese choisit de les ridiculiser. L'argent est assimilé à une drogue au même titre que la coke, l'ecstasy... et le sexe. Avec en prime une critique de la société qui, à trop aduler les salauds, finit pas les générer. Ce film est génial, porté par le non moins génial Leonardo DiCaprio... Si ce n'est un défaut de taille : UNE HEURE en trop. Ce (très) (trop) long-métrage 2h59 ; et je peux vous dire qu'on les sent passer. Voilà pourquoi je montre les dents en ne donnant que 2 "" à ce Loup de Wall Street.

 

Don Jon ✔✔✔ (Comédie de J. Gordon-Levitt)

Ce film est beaucoup plus "profond" qu'il n'y paraît. Sans jeu de mot (je précise pour les esprits pervers). Sous des airs de comédie légère remplie d'images pornographiques, Don Jon nous interroge très sérieusement sur notre individualisme. L'addiction aux vidéos X n'est qu'un prétexte. L'idée n'est pas de dire "bouh, c'est pas bien de regarder du porno" mais plutôt d'essayer de comprendre ce que l'overdose d'images sexuelles traduit de notre société. Un peu de vulgarité au service de beaucoup de finesse. Cette histoire raconte surtout le parcours émotionnel et sexuel d'un jeune d'aujourd'hui. Gordon-Levitt égratigne, au passage, cette société américaine paradoxale qui consomme le sexe à outrance mais va à la messe tous les dimanches (dans "confesser", il y a "fesse" rappelons-le!).

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