Présumé coupable
Imaginez-vous, chez vous, tranquillement en train de dormir. Soudain, des policiers font irruption, vous passent les menottes aux poignets et vous accusent d'actes pédophiles sur un enfant que vous ne connaissez pas. Journée de merde, vous vous dites. Et encore, vous n'avez pas vu la suite... Présumé coupable nous raconte le cauchemar vécu par Alain Marécaux, huissier à Outreau. Accusation, incarcération, dépression puis libération. La justice apparaît comme un rouleau compresseur capable de broyer des vies entières. Rien de bien neuf sous le soleil (enfin le soleil, on est quand même dans le Nord...). Le spectateur s'indigne, forcément, puisqu'on lui présente une profonde injustice. Bon client, mon voisin de derrière n'a fait que souffler comme un chameau durnat le film. Le fait divers réel fonctionne et fonctionnera toujours au cinéma... encore faut-il que la réalisation soit à la hauteur, et ce n'est pas le cas ici. Vincent Garencq a toujours recours au même type de plans : des vues de dos et de face, caméra à l'épaule. Par ailleurs, il use et abuse des fondus au noir, comme s'il était incapable de terminer ses scènes autrement qu'en plongeant ses personnages dans l'obscurité. Et encore, je ne parle pas de la fin bâclée... on croirait voir un téléfilm ! Ne manque plus que Véronique Genest pour faire un épisode de Julie Lescaut. Pendant ce temps-là, Philippe Torreton fait le job, crédible et émouvant. L'acteur a même accepté de perdre 27 kilos pour le rôle. Une vraie pub pour le régime Dukan ! Cela devrait surtout lui permettre d'être nommé aux Césars, car on aime bien les transformations physiques dans ce genre de cérémonie... Pas sûr en revanche que Vincent Garencq soit nommé pour la réalisation.
EN BREF : une mise en scène trop faible pour une histoire très forte
Commenter cet article