Polisse ✔✔✔
Alors comme ça, les policiers ne passent pas leur temps à dire "Navarro, j'écoute" ?! Et ils ne concluent pas leurs enquêtes en mangeant un osso bucco préparé par bobonne, comme chez les Cordier ?! Dans Polisse, l'univers des poulets est loin d'être laqué. On passe des après-midis à interroger des pédophiles, on baptise des enfants mort-nés issus de viols et on se fait tirer dessus par des pick-pockets roumains. So glam' ! Ni une apologie, ni une critique, le film de Maïwenn se veut un portrait à peu près fidèle du quotidien vécu par une Brigade des protection des mineurs. Le scénario repose sur une succession d'histoires, joyeuses ou tristes, indépendantes les unes des autres mais qui, bout à bout, forment un tout que l'on appelle la vie (waouh, quel lyrisme... il me faut placer le mot "pute" au plus vite!).
Polisse est une œuvre choc, un coup de poing qui nous renvoie en pleine face des réalités que l'on préfère ignorer. Les "bites", les "chattes", les "connards" et les "putes" (yes!) fusent. Et pourtant, les flics trouvent constamment le moyen de rire, et de nous faire rire ; la scène du portable et de la fellation, par exemple, est plus drôle que tous les films d'Elie Semoun réunis ! La réussite du film, c'est justement de provoquer des émotions contraires. Maïwenn est une cinéaste discrète qui, à l'image de son personnage, observe les choses et cherche à passer outre les clichés. Sa direction d'acteur est bluffante. On se demande comme ce petit brin de femme parvient à diriger un Joey Star, une Marina Fois ou une Karin Viard. C'est peut-être ça qu'on appelle le talent.
Commenter cet article