Passion ✘
N'est pas Hitchcock qui veut. Malheureusement. Ou fort heureusement. Alain Corneau s'était déjà un peu cassé les dents et l'objectif sur cette histoire avec Crime d'amour. Brian De Palma, en dépit du talent qu'on lui connait, ne s'en sort pas beaucoup mieux avec le remake intitulé pompeusement Passion. Le pitch de départ (une lutte de pouvoir, jusqu'à la mort, entre deux femmes vénéneuses dans une grande entreprise) aurait sans doute intéressé le grand Alfred. Sauf que lui aurait su construire des personnages crédibles. Voilà le problème du film de De Palma : on n'arrive pas à croire une seule seconde aux deux héroÏnes. La PDG (Rachel MacAdams) est trop poudrée, trop poule, trop pouf' pour effrayer le spectateur. Quant à sa collègue (Noomi Rapace), elle n'est pas plus convaincante, alternant entre vulnérabilité et folie un peu trop facilement. S'ajoute à cela, une assistante lesbienne inutile, si ce n'est pour filmer le crime avec son portable et ainsi révéler l'identité du tueur (une ficelle digne de Souviens toi l'été dernier... Hitchcock est vraiment loin!). Et comme De Palma ne recule devant aucune invraissemblance, il nous sort du cimetière une sœur jumelle à la fin du film. Le thriller vire au comique ; pas sûr que ce soit l'effet escompté ! Enfin, il faudra qu'on m'explique pourquoi le réalisateur s'obstine à demander à ses comédiennes de s'embrasser. Par provocation ? Mouais... Par pur fantasme, oui. Monsieur doit aimer voir les demoiselles se rouler des pelles. Le grand Alfred disait (merci le dico des citations!) : "Les femmes sont comme le suspense. Plus elles éveillent l'imagination, plus elles suscitent l'émotion". Les deux héroïnes de De Palma ne provoquent ni imagination ni émotion. N'est pas Hitchcock qui veut. Définitivement.
EN BREF : un thriller déPASSIONné pas très PASSIONnant
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