My week with Marilyn

Marilyn Monroe est une chieuse. Madame se permet d'arriver en retard sur les plateaux, de changer ses répliques, de se vexer pour un rien. Et en prime, elle draguouille les stagiaires. Cougar power ! Oui, mais Marilyn est une star ; et une star a le droit de faire sa diva (Mariah Carey vous le dira). Ce film de Simon Curtis revient sur une très courte période de la vie de Norma Jean Baker, à savoir le tournage du film Le prince et la danseuse, en 1956. Si sept ans sont nécessaires pour la réflexion, sept jours suffisent, ici, pour comprendre toute la complexité du personnage : ses relations tumultueuses (voire simplement tueuses) avec les hommes, son besoin d'être adulée, son malheur d'être incomprise, son sentiment permanent de solitude... Génialement naturelle et naturellement géniale devant les objectifs, Marilyn Monroe est une femme envahie par le doute lorsqu'elle doit affronter le regard de ses congénères. Au-delà du portrait de la star, My week with Marilyn est aussi une belle réflexion sur le métier d'acteur. La rencontre entre Monroe et Sir Laurence Olivier, c'est la rencontre entre le cinéma hollywoodien et le théâtre shakesperien, entre la modernité et la tradition, entre l'inné et l'acquis. Le réalisateur a évité l'écueil du biopic plombant et académique, optant pour une réalisation rythmée qui virevolte tout autant que la jupe de l'actrice. Mention très spéciale à Michelle Williams ; elle ne joue pas Marilyn, elle EST Marilyn. Ses mimiques, ses regards, sa démarche... la comédienne est habitée par son personnage. On souhaiterait bien que cette semaine avec Marilyn dure des mois...

EN BREF : un film génial sur une star de génie

Comments

[Eric]

Oui, l'actrice est vraiment géniale. Mais en ce qui concerne son personnage, je ne trouve pas que ce soit vraiment une chieuse. C'est plutôt une fille complètement paniquée dès qu'elle doit tourner
une scène. J'ai l'impression - d'après le film - qu'elle était archi angoissée. Et que dans l'état où elle se trouvait, probablement en proie à de très fortes émotions de dévalorisation, elle avait
du mal à retrouver son texte et ses répliques. Moi je me rappelle un exposé que je devais faire en entreprise, devant le patron de la boîte. Tout d'un coup pendant l'exposé, j'ai eu une monté
d'angoisse et dans mon cerveau, c'est devenu le grand blanc. Je ne savais même plus ce que je venais de dire et où j'en étais, ni ce que je devais dire. L'horreur absolue. Exactement comme dans un
cauchemar. ( heureusement je faisais l'expo avec mon associé et il a pris le relais ! ).
Donc je sais que quand on est dans de grosses émotions, la mémoire peut faire d'un coup totalement défaut.
Je pense qu'elle devait vivre ce genre de truc Marylin.
Et puis elle devait tellement angoisser de rejoindre le plateau de tournage, que ça explique ses retards incessants. Elle devait tout faire pour reporter le moment de se confronter au regard des
autres...
( une saloperie d'engrenage d'ailleurs: car plus elle arrivait en retard et plus les autres étaient énervés...)
Ceux qui vivent des émotions intenses d'angoisse comprendront ce qu'a pu vivre Marilyn...