Melancholia
"Si on devait mourir demain, qu'est-ce qu'on ferait de plus, qu'est-ce qu'on ferait de moins ?". A ce problème philosophique posé par Pascal Obispo, le film Melancholia constitue une forme de réponse. Lars Von Trier, vrai-faux nazi habitué aux thèmes joyeux (inceste, esclavage et autre peine de mort), a choisi cette fois de nous raconter la fin du monde. La planète Melancholia va bientôt entrer en collision avec la Terre, et l'on suit le portrait croisé de deux soeurs. Justine, jeune mariée, se sent mal à l'aise dans la société moderne où l'on est contraint au bonheur avec travail, famille et jardin fleuri. Pour elle, la fin du monde sera une délivrance. A l'inverse, Claire vit dans une immense demeure avec mari et enfant ; elle aime prévoir, organiser, anticiper. Pour elle, la fin du monde sera un cauchemar. Comme toujours chez Lars Von Trier, les héros n'échapperont pas à leur destin. La mort arrive, alors qu'est-ce qu'on fait en attendant ? Se bronzer à poil au bord de la rivière ? Ou tenter de s'évader en voiturette de golf ? Parmi les moments forts du film, il y a cette scène où Claire (Charlotte Gainsbourg, magnifique) se débat vainement sous la grêle pour sauver son enfant. Que la caméra soit à l'épaule ou sur pied, le réalisateur danois semble avoir pensé ses plans comme des tableaux de maître, l'ultime scène mériterait même d'être exposée dans un musée. La beauté de l'image est renforcée par la lumière, avec des couleurs intenses et artificielles dignes d'une apocalypse. Melancholia est un film puissant, à ranger parmi les grands chefs-d'oeuvres de Lars Von Trier, avec Dancer in the dark et Dogville.
EN BREF : je t'aime Melancholia
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