Les petits mouchoirs
Je commence à comprendre pourquoi Guillaume Canet a intitulé son film Les petits mouchoirs. Sans doute parlait-il de ses personnages, si fades et caricaturaux que chaque rôle tient sur une feuille de Kleenex. Marion Cotillard fume des joints, donc forcément elle est incapable de s'engager ; François Cluzet est un patron, donc forcément il est égoïste ; Gilles Lellouche est un macho, donc forcément il est infidèle... Plus le film avance, et plus le malaise grandit. On n'y croit pas à cette bande de potes en vacances. Ça sonne faux et ça sature (comme la guitare de Yodelice). Ils sont tous si différents qu'on peine à penser qu'ils puissent être amis, rangés dans le même paquet de mouchoirs. Alors oui, Guillaume Canet parvient à nous faire rire, par moments, grâce à des répliques bien senties et un Cluzet au zénith de l'humour. Mais ces petits mouchoirs-là, brodés d'or, tranpirent un peu trop l'argent. Avait-on besoin de cette séquence de boudin nautique ? (je parle de l'engin, pas de Marion Cotillard). Et ces plans larges du Cap Ferret sponsorisés par l'Office de Tourisme ? C'est un peu les Bronzés, avec en toile de fond une histoire dramatique pour faire sortir les mouchoirs ! Le ridicule atteint des sommets avec la séquence finale, sur-jouée et larmoyante, digne d'un mauvais théâtre amateur, au son de My Way (pourquoi pas du Mike Brant tant qu'on y est ?). Visiblement Guillaume Canet s'est fait plaisir en filmant sa femme et ses potes. Tant mieux pour lui. Tant mieux pour les millions de spectateurs qui se feront avoir. Et tant mieux pour Yodelice qui dispose de 5 minutes de promo en plein milieu du film (?!§?). Je vous laisse, je vais me moucher...
EN BREF : allez plutôt voir Ne le dis à personne et Mon idole
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