Les aventures de Tintin

Rien de plus difficile que de coucher sur grand écran un héros tel que Tintin (et quand je dis "coucher", n'y voyez aucune allusion, on sait tous que la sexualité de l'homme à la houpette est une sorte d'île noire ou d'étoile mystérieuse). C'est l'un des personnages de BD les plus célèbres au monde. De Vladivostok à Sydney en passant par Moulinsart et la Bordurie, chacun possède sa propre vision du bonhomme ; la version de Spielberg ne pouvait que faire des déçus, c'était écrit et dessiné d'avance. Le choix de la "motion capture" (chronophotographie dirait Maître Capello) se révèle particulièrement judicieux. Cette technique hybride entre le jeu d'acteur et la 3D donne un effet irréel qui sied parfaitement à la BD. Spielberg nous offre même des séquences d'une virtuosité absolue, comme par exemple la course poursuite finale dans les ruelles d'un village africain. Le problème de ce film, ce n'est donc pas la forme, mais le fond. L'histoire est d'une platitude déconcertante. En mixant plusieurs albums en un seul long-métrage, Spielberg a cherché à créer un produit cinéma qui plaise au plus grand nombre, mais il en a perdu l'essence aventureuse de la BD. Quant à Tintin, on savait le personnage propret et lisse, il est ici parfaitement transparent, tellement niais qu'il en devient tête-à-claque. Même le loup de mer Haddock est transformé en marin d'eau douce qui ne prononce que des insultes acceptables par l'opinion américaine. Spielberg a marché sur la lune et l'a un peu trop piétinée.

EN BREF : le nanar du Pharaon Spielberg ?