Le nom des gens
La gauche est parfois pathétique, ici elle serait plutôt drôlatique. Le nom des gens raconte l'histoire d'amour entre une jeune femme rêveuse et un homme mûr pragmatique. La joviale et le taciturne, la métisse et le juif, l'altermondialiste et le social-démocrate... bref, une nouvelle variante du duo comique improbable (plus subtil que dans Le Boulet ou RTT quand même!), avec une Sarah Forestier étincelante de légèreté, peu gênée de montrer ses seins à tous les coins de rue. Bahia et Arthur incarnent à eux deux les différentes tendances de la gauche, sans auto-satisfaction, mais avec auto-dérision. En témoigne la présence de Lionel Jospin qui explique, avec un sourire en coin, que les jospinistes sont désormais une espèce en voie d'extinction (Lionel, plutôt bon acteur d'ailleurs ; de là à dire que les politiques savent jouer la comédie...). Très drôles aussi les militants sans-papiers qui organisent des mariages blancs comme on programme un apéro de dernière minute avec des potes. Jubilatoires enfin toutes ces références à la culture bobo : France Inter, les galeries d'art, l'humour noir, le vin dans les verres à pied... L'identité est au coeur du Nom des gens, comme elle est au coeur de notre quotidien. Ce que l'on aime, ce que l'on déteste, la consonnance de notre nom, l'histoire de notre famille fait de nous des êtres uniques. Michel Leclerc nous le rappelle, notamment au début du film, à travers la présentation parallèle des deux personnages. Finalement, on a tous quelque chose en nous de Bahia et d'Arthur.
EN BREF : allô maman film bobo
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