Le bruit des glaçons
Comme quoi, il faut toujours se méfier des inconnus qui sonnent à la porte. Albert Dupontel est un cancer. Quand il débarque à l'improviste chez Charles (Jean Dujardin), il a beau raconter des blagues potaches et se bourrer la gueule, il est surtout là pour tuer (ben oui, c'est un cancer, pas un hémorroïde !). La mort qui rencontre sa prochaine victime. Rien à voir avec le soporifique Rencontre avec Joe Black, ici on est chez Bertrand Blier. Les mots crus fusent entre deux coïts et le cynisme est religion : "le cancer, ça s'accroche, c'est comme la merde au cul quand on n'a plus de papier". Le réalisateur apparaît beaucoup plus inspiré que dans ses derniers films (Les Acteurs et Les Côtelettes). Il parvient à nous faire rire, en parlant de métastases et de tumeurs (c'était pas gagné). On n'aurait jamais cru s'esclaffer non plus sur un cancer du pancréas. L'humour noir fonctionne, Desproges aurait apprécié. Malheureusement, l'irrévérencieux Blier devient consensuel à la fin de son film, comme s'il n'assumait pas complètement sa vision cynique de la mort. Face au cancer, il n'a trouvé pour seul remède que l'amour. Un peu facile, surtout qu'on n'est pas dans un téléfilm du dimanche sur M6 ! La phase terminale du film est la seule faute de goût. La mise en scène, elle, est dynamique et portée par des comédiens convaincants. Albert Dupontel et Myriam Boyer gangrènent avec brio Jean Dujardin et Anne Alvaro. Manquer la fin, quand on parle de mort, c'est un peu un comble.
EN BREF : Blier est en forme
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