La conquête
On a l'habitude de voir notre président sur le petit écran, pas sur le grand (rien à voir avec sa taille bien sûr!). Les premières minutes de La conquête sont presque déroutantes. Sarkozy, Chirac, Villepin... ce sont eux, mais pas tout à fait. On ne peut s'empêcher de chercher les ressemblances entre les comédiens et les politiques correspondants. Passé ce petit jeu des 7 erreurs, le film de Xavier Durringer perd vite tout intérêt. La conquête ne nous apprend rien, enfin rien de plus que ce qui a été dit (et redit, voir re-redit) dans les journaux. C'est comme si le réalisateur avait mis bout à bout des centaines de coupures de presse, sans apporter de valeur ajoutée (un film sans TVA, remarquez, ça devrait faire plaisir à Sarkozy!). On ne sait pas trop s'il faut rire ou prendre le propos très au sérieux. Un coup on tape sur les politiques, un coup sur les journalistes. Un coup sur Sarko, deux coups sur Villepin. Tout le monde en prend pour son grade, toutefois personne ne semble vraiment visé. L'autre problème de cette Conquête, c'est l'interprétation. Evidemment, on pourra toujours encenser la prestation de Denis Podalydès (il vient de la Comédie Française, alors forcément il joue bien, non ?!) mais sa version de Sarkozy, enfant gâté un peu niais, paraît un peu stéréotypée. Le jeu des acteurs tourne à la caricature. Bernard Lecoq semble imiter Didier Gustin qui imite Patrick Sébastien qui imite Jacques Chirac. Crac crac, mangez des pommes ! Le pire étant Dominique Besnéard qui parvient à s'imiter lui-même tellement ses répliques sonnent faux. La conquête, c'est donc un mauvais épisode des Guignols de l'info, avec quelques longueurs en prime.
EN BREF : Les Guignols font du cinéma
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