L'exercice de l'Etat
L'exercice de l'état... ou vis ma vie de Ministre des Transports ! Rrrrrrrrr, c'est-y pas sexy comme programme ? Parler pendant des heures de frêt ferroviaire, inaugurer des tronçons d'autoroute, se faire interviewer par Marc-Olivier Fogiel de bon matin. Au-delà de ce quotidien fort chatoyant, le réalisateur Pierre Schoeller fait le triste constat de ce qu'est devenue la vie politique aujourd'hui. La communication a pris le pas sur tout le reste. Peu importe si l'on ment ou si l'on revient sur ses promesses, l'essentiel est d'avoir la bonne cravate et la bonne formule qui puisse être reprise dans une dépêche AFP. Et si, au passage, on peut court-circuiter un collègue, c'est encore mieux. Il paraît que l'actuel Ministre des Transports n'aurait pas apprécié le film, étrange non ? Dans le rôle principal, l'impeccable Olivier Gourmet interprète un politicien idéaliste qui finit par obéïr à son ambition personnelle, comme une fatalité. Son sourire d'auto-satisfaction en devient glaçant. Zabou Breitman et Michel Blanc incarnent, eux, avec brio ces collaborateurs ministériels qui pullulent au sommet de l'état, tels des courtisans au temps des rois. Un bémol toutefois : malgré toute l'intelligence du propos et de l'interprétation, L'exercice de l'état est victime de son manque de rythme. La dernière demi-heure pêche par excès de longueurs et le film finit par être ennuyeux (pour ne pas dire chiant). Comme la politique, en somme. Et pas la moindre Arlette Chabot ni même l'ombre d'un Jean-Jacques Bourdin pour booster tout cela ! (Au passage, il faudra qu'on m'explique pourquoi le film commence par une femme, ticket de métro à l'air, qui pénètre dans la gueule d'un crocodile...)
EN BREF : un exercice réussi mais un peu ennuyeux
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