Habemus papam
Pape ou pas pape ? Telle est la question. Le cardinal Melville, religieux discret et discipliné, se retrouve un jour dans le fauteuil du Souverain Pontife. Et là, c'est la totale déprime. Impossible de se montrer au balcon de la place Saint-Pierre, un psychologue est même appelé en urgence pour régler le problème. Pas très catholique, ni même orthodoxe, cette histoire ! A l'heure où tout le monde veut être président de quelque chose, Nanni Moretti nous dresse le portrait d'un homme qui refuse les honneurs et fuit les responsabilités. Ce personnage complexe est interprété par le quasi-divin Michel Piccoli, capable de jouer la peur et la crédulité en un seul regard. A travers ce film fin et émouvant, le réalisateur italien démystifie la religion. Sous les soutanes rouges, se cachent en effet... non non, arrêtez avec votre esprit mal tourné ! Je disais donc : sous les soutanes rouges, se cachent en effet des êtres humains, tout à fait normaux. Le conclave, par exemple, c'est comme l'élection des délégués de classe. Nombreux sont intéressés, mais comme il s'agit d'une trop lourde responsabilité, tout le monde vote pour celui qui n'a rien demandé ! Il est amusant, également, de voir les cardinaux se chamailler comme des gosses lors d'une partie de cartes ou d'un tournoi de volley-ball (oui oui, j'ai bien dit volley-ball !). Pour autant, pas de quoi boire le calice jusqu'à la lie, cette comédie douce-amère souffre de certaines longueurs. Dès que le propos s'éloigne du cardinal Melville, on s'ennuie ferme. Et surtout, on ne comprend pas toujours où le réalisateur veut en venir, nom de Dieu ! Au nom du père, du fils et du septième art. Amen.
EN BREF : Michel Piccoli est une pape-star !
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