Elle s'appelle Ruby
Les millions d'inscrits sur Meetic rêveraient de cela. Décrire sur une feuille blanche le conjoint idéal et voir tout à coup cette personne devenir réalité. Voilà la drôle de mésaventure vécue par le héros du film, Calvin Weir-Fields, écrivain au caractère aussi complexe que le nom. Un peu no-life sur les bords, pas très doué avec le beau sexe, il est aux anges de pouvoir coucher avec la femme idéale, juste après l'avoir couchée sur papier. Depuis la chevelure rousse de la jeune femme jusqu'à son talent de cuisinière, l'écrivain a décidé de tout dans les moindres détails. De quoi filer l'amour parfait, mais jusqu'à un certain point seulement. Ruby est humaine, donc incontrôlable par définition. Plus Calvin essaie de rectifier le tir depuis sa machine à écrire, plus la situation lui échappe. Les désirs des uns peuvent parfois restreindre la liberté des autres. Contrôler les gens n'est pas faisable ni même souhaitable. Plus largement, le film questionne sur la notion de plein pouvoir. Que faire lorsque l'on détient une puissance suprême ? En user ou au contraire la ranger au placard pour éviter de faire des dégâts ? Le créateur de la bombe atomique aurait peut-être dû voir ce film... D'une simple comédie sans prétention au départ, Elle s'appelle Ruby se révèle être une histoire d'amour pleine de sensibilité et d'intelligence. On nous parle de sentiment et de création littéraire. Pendant la première demi-heure, il se peut que vous trouviez le film un peu bizarre et saugrenu, mais à la fin vous aurez l'impression d'avoir vu une œuvre rare. La réalisation est dynamique et les acteurs pétillent, à noter la présence d'Annette Benning et Antonio Banderas en couple baba-cool improbable. Elle s'appelle Ruby, certes. Mais elle pourrait également s'appeler génie, enfin Jenny, à l'américaine quoi... (Pour info : la chanson "Ruby" de Kaiser Chiefs présente dans la bande-annonce est en écoute dans la rubrique "Les chansons d'amour" sur la page d'accueil)
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