Effets secondaires ✔
Polar de Steven Soderbergh (USA)
Compliqué. Alambiqué. Sophistiqué. Autant d'adjectifs pour qualifier ce film et vous montrer combien j'ai tiqué. A tellement vouloir embrouiller le spectateur, on finit par le perdre. Les
histoires les plus simples, parfois, sont celles qui engendrent le suspense le plus fort. Désolé d'en revenir une nouvelle fois à Hitchcock (on va finir par croire que je ne connais qu'un seul
réalisateur...), mais lui était capable de nous faire trembler avec quelques moineaux ou un homme victime de vertiges... Le scénario d'Effets secondaires est beaucoup
plus complexe. Il est question de dépression, de médicaments, de saphisme, de délit d'initié et de meurtre. Un cocktail que même les producteurs des Anges de la télé-réalité n'auraient osé
imaginer. Et encore, le fait que l'histoire soit tordue n'est pas un problème, surtout que Soderbergh éclaire nos lanternes à la fin. Le véritable défaut de ce film, c'est qu'il repose sur des
invraisemblances. Le Dr Banks (Jude Law) est soupçonné par la justice d'avoir prescrit un mauvais médicament à Emily (Rooney Mara). Alors pourquoi la même justice demande à ce médecin de
continuer à suivre la jeune femme lorsqu'elle est internée ? Cette relation docteur-patiente, à la base du scénario, est branlante (sans aucun sous-entendu!), du coup le film ne tient pas debout.
Sans doute suis-je trop cartésien. Et puis le dénouement final ne rattrape rien. On se croirait dans un soap-opéra (de luxe avec Jude Law, Channing Tatum et Catherine Zeta-Jones au générique)
mais un soap-opéra quand même, où la police intervient comme un chien dans un jeu de quilles, aidée par un micro caché sous un chemisier (tellement original!). On a connu Steven Soderbergh en
bien meilleure forme...
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