Drive
Aïe. Sortie de route. Direct dans le fossé. Je suis complètement passé à côté de ce film considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs de l'année. Un pro du volant aide les malfrats à s'enfuir après des hold-ups, le pitch de départ était pourtant prometteur. D'autant plus que le héros est interprété par Ryan Gosling, l'acteur dont la côte monte en ce moment à Hollywood (le jeu de mot sur la "côte", vous l'aviez vu ?!). La séquence d'ouverture est formidable. Peu de dialogues, du rythme, du suspense... 5 minutes qui, à elles seules, dépassent tous les Fast & Furious réunis. Une fois ce démarrage en trombe effectué, le film freine d'un seul coup, victime d'une avarie dans la réalisation. Trop de style tue le style. C'est bien beau de faire des jolis ralentis et des séquences sans paroles, mais le spectateur finit par s'ennuyer, comme le passager d'une Twingo qui regarderait le paysage défiler trop lentement... Et puis ce n'est pas la BO dans l'auto-radio qui aide à supporter le voyage. Le réalisateur a dû puiser dans ses best-ofs "années 80" ; par moments, on se croirait dans une nouvelle version de Top Gun, avec des grosses cylindrées à la place des avions. Incompréhensible enfin, ce déchaînement de violence. Dans Inglorious basterds ou Irréversible, on comprend. Dans Drive, oeuvre qui se veut stylisée, c'est plus surprenant. Les crânes défoncés et les fourchettes dans l'œil, ça ne colle pas bien avec les courses-poursuites design. Quelle déception ! Ce film est, pour moi, comme une longue Limousine, joli d'aspect mais franchement pas exemplaire en matière de conduite.
EN BREF : un accident de la route
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