Des hommes sans loi / Killer Joe
Attention ça va saigner. J'ai décidé de confronter deux films bourrés d'hémoglobine sur le ring de ma critique. A priori, rien à voir entre Des hommes sans loi, film de gangster en pleine prohibition, et Killer Joe, polar trash bien ancré dans les années 2000. Pourtant, dans les deux histoires, il est question d'une famille américaine atypique et sanguinaire. Le gong retentit. Place au combat !
ROUND 1 : LA FAMILLE. Des hommes sans loi, ce sont 3 frères qui trafiquent de l'alcool dans une zone rurale. Bien sûr, ils n'hésitent pas à balancer quelques coups de tête et cisailler quelques testicules, mais ils respectent toujours un code d'honneur. Contrairement à la famille Smith, dans Killer Joe, où le fils n'hésite pas à faire buter sa mère et offrir la petite fleur de sa sœur au tueur à gage. Les gens n'ont plus de principe de nos jours...
ROUND 2 : L'HISTOIRE. Scénario simple et efficace pour Des hommes sans loi où l'on voit deux camps de gangsters s'entretuer, sans que jamais l'un des deux ne l'emporte vraiment. A l'inverse, le script de Killer Joe est un peu plus confus (euphémisme pour ne pas dire "complètement barré"). Je ne m'explique toujours pas certaines scènes, comme cette fellation d'un pilon de poulet, bien mauvaise pub pour KFC.
ROUND 3 : LA VIOLENCE. Elle est omniprésente dans les deux films. Inutile d'essayer de compter les projections de sang, les pètements de dents et autres fracassements de crâne. A la différence près que, la violence se justifie dans Des hommes sans loi (à l'époque, les gansters étaient des bouchers, faute de disposer d'armes sophistiquées). Tandis que dans Killer Joe, la susdite violence est tellement poussée à l'extrême qu'elle en devient outrancière et dérangeante.
ROUND 4 : LE DENOUEMENT. Victoire finale pour Des hommes sans loi, par 3 rounds à 0. Sans être le film du siècle, ce long-métrage de John Hillcoat est prenant et rondement mené, si bien sûr l'on supporte le sang. A l'inverse, Killer Joe m'a perturbé, notamment à cause de la scène finale trop bavarde, trop violente, trop alambiquée... C'est comme si William Friedkin avait voulu faire du Tarantino, sans l'humour et le génie.
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