Complices
Alors comme ça pour Eric Zemmour, ce film serait un "Navarro pour adultes". (Précision : Eric Zemmour c'est le monsieur qui fait exprès de dire des trucs réac dans l'émission de Laurent
Ruquier... ça vous place le personnage). Déjà, je rappellerai qu'un épisode de Navarro débute toujours par "Navarro, j'écoute...". Ici, pas le temps de jouer les divas au téléphone, le film
commence par la vue d'un cadavre en décomposition. Les deux inspecteurs (Gilbert Melki et Emmanuelle Devos) sont déjà sur les lieux du crime, que Navarro est à peine en train de raccrocher le
combiné. Dans Complices, l'enquête sur le meurtre et l'histoire qui a conduit au meurtre sont racontées en parallèle (ça va, vous suivez?). Construction narrative bien
plus originale qu'un téléfilm policier. Et puis, contrairement à Navarro où l'on devine le coupable dès la fin de la scène 2, le spectateur de Complices suit les
méandres des investigations et se pose sans cesse des questions. Tous les personnages principaux du film sont profonds, emplis de doutes et de contradictions. Ca change de Navarro où, à
l'exception de Roger Hanin, le mieux payé de la troupe, on ne s'intéresse pas vraiment aux inspecteurs. On les appelle d'ailleurs "les mulets", comme s'ils n'avaient pas de prénoms... Enfin, et
c'est ce qui a dû choquer les bonnes moeurs de M. Zemmour, on voit beaucoup de scènes de sexe crues dans Complices. Des seins, des poils pubiens, et des verges. En même
temps, le film parle de prostitution, pas de bisounours. Restent quelques imperfections techniques minimes, des coupes hasardeuses ou des flous injustifiés. On pardonne volontiers, c'est un
premier film si bouleversant. Finalement, Eric Zemmour est à la critique ciné, ce que Navarro est au polar... une bien pâle copie.
EN BREF : Faites entrer l'accusé, version ciné
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