Another year
Printemps. Au mois de mars, à l'heure où les arbres bourgeonnent, le film de Mike Leigh pose ses bases. Gerri et Tom forment un couple idéal. La cinquantaine pimpante, un amour sans ombrage, des repas alcoolisés entre amis. Le problème en cette période, c'est que les jours peuvent paraître interminables si le temps hivernal s'éternise... et c'est un peu le problème du film, au début, plombé par des scènes longues et bavardes, dont certaines sont inutiles. Eté. Voici venue la période ensoleillée des barbecues et des légumes colorés. Le film devient plaisant. Gerri, Tom et leur amis sont un peu notre famille, leurs dialogues nous passionnent tout à coup. Il est rare que le cinéma parle si bien du bonheur des quinquagénaires. Mike Leigh frôle l'état de grâce. Automne. Les jours raccourcissent, certes, mais les arbres se dénudent, révélant ainsi leur vraie nature ; tout comme les personnages du film. La bonne copine que l'on trouvait truculente finit par nous agacer. Le fils que l'on croyait homo présente sa petite amie. C'est fou comme le quotidien d'une famille ordinaire peut nous captiver, beaucoup plus que certaines histoires qui se prétendent extraordinaires. Hiver. Mais voilà que se lève le blizzard. L'image devient bleutée, la neige est tombée et nos personnages s'en vont à un enterrement. Dans une ambiance refroidie, certains dialogues nous glacent d'ennui. Du silence, pas de musique, des dialogues moins percutants. Seul un magnifique plan séquence parvient à sauver la fin du film. L'année de Mike Leigh est inégale ; si l'été et l'automne sont grâcieux, le printemps et l'hiver sont un peu trop verbeux.
EN BREF : une année avec des hauts et des bas
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