Agora
A l'heure où certains jugent que l'Histoire n'est pas indispensable en Terminale, Agora nous encourage à tirer les leçons d'un passé très présent, voir
futuriste. Certes, aujourd'hui, on ne s'habille plus en toge (encore heureux, surtout sous la neige), mais la société a conservé les mêmes travers. Dans ce film d'Amenabar, il est question de
guerre de religion, de machisme, d'ambition politique. Tiens tiens, ça me rappelle les JT que je regarde tous les jours... Une scène marquante d'Agora : quand les
chrétiens chassent les païens et détruisent des statues divinatoires ; on ne peut s'empêcher de penser aux talibans d'aujourd'hui qui font exploser des bouddhas géants. L'héroïne,
Hypatie (peut-être l'ancêtre de Guesh Hypatie...) est une femme savante. De nos jours, elle obtiendrait sûrement un prix Nobel. Sous l'Antiquité, elle est tout juste bonne à la
lapidation. Visiblement Amenabar a pris ses distances avec l'histoire de cette philosophe egyptienne, sans doute pour rendre son propos plus fort (en même temps, qui a connu la vraie Hypatie
?!?). Le réalisateur a également pris soin de s'éloigner des canons du genre peplum. Pas de scène de bataille ringarde. Pas de légionnaire au torse huilé. L'Antiquité vue par Amenabar
est moderne : des mouvements de caméra grandioses, des dialogues intelligents et, audace suprême, le personnage principal est une femme ! Le réalisateur espagnol semble maîtriser tout
ce qu'il touche, le film d'épouvante (Les Autres) autant que le drame (Mar Adentro) et le peplum. Un western, le prochain
coup ?
EN BREF : un peplum intelligent et moderne
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