Le chant du loup : une plongée dans le suspense
A l’heure des Netflix, OCS et autres MyCanal, pourquoi continuer à aller au cinéma ? Parce qu’il y a des films comme Le chant du loup ! Des films qui présentent beaucoup moins d’intérêt lorsqu’on les regarde assis sur son canapé, gêné par la lumière qui se reflète sur la télé et par les messages intempestifs de vos collègues sur WhatsApp. Le chant du loup est un film qui s’apprécie sur grand écran, dans l’ambiance feutrée d’une salle obscure.
L’histoire en deux mots (enfin un peu plus) : un sous-marin français est envoyé au large de la Finlande pour éviter une guerre nucléaire. Le héros au cœur de cette histoire est un marin spécialiste des bruits, à l’oreille absolue capable de distinguer un cachalot d’un engin quatre-pales russe. Doué le mec.
Autant vous dire que le son est un personnage à part entière de ce long-métrage. Les « bip », les « vroum », les « boum » et les silences suffisent à vous transporter vingt mille lieues sous les mers. La qualité d’écoute doit être maximale. Comment faire si vous êtes chez vous, coincé entre le bruit du lave-vaisselle qui tourne et les ronronnements de votre chat relou qui choisit pile ce moment-là pour vous demander de l’attention ?
En voyant Le chant du loup, j’ai le sentiment d’avoir vécu une expérience plutôt que d’avoir regardé un film. Une expérience oppressante, mais captivante, et ce dès la première séquence. C’est assez déstabilisant. Sans prévenir, en quelques secondes, vous passez d’une pub ringarde pour du parfum à une scène de guerre sur la côte syrienne. La réalisation vous happe et vous emporte dans un tourbillon. Inutile de lutter. Comme dans les rouleaux, il faut retenir sa respiration et se laisser aller.
C’est un film à grand spectacle, au premier sens du terme. Des images sublimes tournées en pleine mer, des intérieurs de sous-marins grandeur nature, le fond des mers reconstitué en image de synthèse… on voit plutôt ça à Hollywood d’habitude. Le réalisateur Antonin Baudry, pour son premier film, montre que l’Hexagone n’a pas à rougir. Il a juste un peu trop forcé le trait sur le romanesque à la fin, mais c’est une goutte d’eau dans cet océan spectaculaire.
Vraiment, si vous souhaitez voir ce film, n’attendez pas qu’il soit diffusé sur TF1 le dimanche soir. Ce serait dommage. Comme Gravity dans un autre univers silencieux – l’espace – Le chant du loup est une œuvre qui s’apprécie et se vit au cinéma. Même si, lorsque le générique de fin apparaît, la remontée à la surface (et à la réalité) est un peu violente.
Photos : © Julien Panié
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