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20 Oct

Festival Lumière 2018 : mon portfolio

Publié par Romain Duchez  - Catégories :  #Evénements, #Humeurs

Les lumières s'éteignent à Lyon. Le Festival Lumière 2018 touche à sa fin. Après huit jours de projections, d'émotions et de célébrations, il est toujours un peu rude de retrouver une vie davantage rythmée par les horaires des programmes TV que par les horaires des séances de cinéma. Sûr que c'est plus motivant de quitter le travail pour courir voir un film culte avec Jane Fonda que pour aller voir le dernier épisode de Camping Paradis sur TF1.

 

De cette édition 2018, il me restera les souvenirs des films et des événements que j'ai vus. La belle Jane Fonda qui manipule Alain Delon, la même Jane Fonda qui tente de sauver Robert Redford, le non moins beau Javier Bardem qui erre dans les rues de Barcelone, le sandwich au poulet avalé en vitesse en attendant le début de la cérémonie du Prix Lumière, le vibrato de Camelia Jordana qui résonne dans la salle de l'Institut Lumière, le verre partagé dans le village du festival... Me resteront également ces quelques photos (prises avec mon iPhone jamais assez chargé) que j'ai décidé de vous partager à travers ce portfolio amateur. Mais amateur de cinéma !

Les médias photographient en priorité les nombreuses personnalités invitées et célébrées. Mais pour moi, les stars du Festival Lumière - comme de tous les festivals d'ailleurs - ce sont les spectateurs. Des files d'attente jusque dans la rue pour aller voir des films sortis il y a plus de 50 ans... je suis toujours aussi bluffé de voir un tel succès populaire. Un conseil, n'arrivez jamais à la bourre à une projection du Festival Lumière ! Sinon vous risquez de vous retrouver collé à l'écran ou de vous asseoir sur les marches d'escaliers entre deux rangées de sièges.

Ma grande déception. D'Alfonso Cuaron - le célèbre réalisateur de Gravity - je n'aurais vu que l'affiche. Son film Roma, lauréat du Lion d'Or à Venise, a été projeté en avant-première, en sa présence. Malheureusement, malgré toutes mes tentatives, je n'ai pas réussi à obtenir une place. C'était sans doute la seule occasion de voir cette œuvre Netflix sur écran géant, en salle. Tant pis, j'attendrai sa mise en ligne sur la plateforme en montant le son au max et en éteignant les lumières.

N'ayant pas eu de la place pour Roma, je me suis rabattu sur la séance d'après. Solo con tu pareja, premier film d'Alfonso Cuaron. Avec le secret espoir que le réalisateur soit encore là pour présenter son film. Raté ! Il était sans doute reparti manger à l'une des excellentes tables de la gastronomie lyonnaise. J'ai quand même passé un agréable moment avec cette comédie coquine et déjantée, bien loin de l'univers de Gravity.

Vous imaginez ? Ici, au même endroit, il y a plus de 100 ans, deux frères aux idées lumineuses s'amusèrent à capturer l'image animée de leurs ouvriers sortant de l'usine. Ils ne pouvaient pas imaginer qu'ils étaient en train d'inventer un art, le cinéma. Aujourd'hui, au même endroit, on trouve l'institut Lumière, cœur battant du Festival du même nom. L'adresse ? Rue du Premier-Film. Il y a aussi dans la même rue un gymnase et un terrain de sport, mais c'est moins glamour de le préciser.

Au Festival Lumière, il n'y a pas de publicité ni de bande-annonce. Vous échappez à la pub MAIF et aux extraits du prochain nanar avec des super-héros Marvel. A la place, des invités plus ou moins connus, mais toujours très connaisseurs, viennent vous présenter le film. Sur cette image, l'écrivain/scénariste/dialoguiste/académicien Jean-Loup Dabadie parle des Félins, polar signé René Clément : "C'est un bonheur d'avoir peur dans le noir mais avoir peur dans le noir et blanc c'est un délice !"

Et parfois, surprise ! En fin d'après-midi, vous apprenez grâce à un tweet, que la star du festival sera présente le soir-même au début de votre projection. Vous vous dites que vous avez eu le nez creux - et surtout un coup de chance - de prendre ce billet un mois plus tôt. Jane Fonda, herself, est venue parler de Le Retour, une romance engagée, contre la guerre du Vietnam, qui lui a valu à l'époque l'Oscar de la meilleure actrice. 

LE GROS FAIL du festival ! Jane Fonda, star internationale, multi-oscarisée et lauréate du Prix Lumière 2018, passe à un mètre de moi... et je rate honteusement la photo. On voit mieux l'homme chauve en arrière-plan au regard un peu flippant ! Je m'étais dit que je ferais passer cela pour une photo artistique, flanquée d'un nouveau filtre Instagram à la mode. Mais non, c'est juste une photo à chier. Je vous assure, ce n'est pas Amanda Lear mais bien Jane Fonda !

Impossible de passer à côté du Festival Lumière ! Les éléments de street-marketing - oh yeah le mec qui bosse dans la comm' -  sont là pour vous guider. Ici vous êtes sur la place Ambroise Courtois. Désolé cher Ambroise, mais beaucoup de gens l'appellent plus volontiers "la place des Frères Lumière" car c'est ici que se trouve l'ancienne maison familiale Lumière, abritant l'Institut du même nom.

Girl power ! Si l'on devait résumer en deux mots la cérémonie de remise du Prix Lumière 2018, l'expression "Girl power" conviendrait parfaitement. Tant le féminisme était présent sur scène, à travers des lectures et des discours engagés, en hommage aux combats pour les femmes menés par Jane Fonda tout au long de sa carrière. Des petits interludes musicaux fort appréciables : Vincent Delerm (toujours aussi joyeux) a repris Edith Piaf (pas forcément plus joyeuse), Nolween Leroy a repris Jacques Brel (y'a de la joie décidément)... et Jane Fonda a repris une chanson française grivoise (enfin du fun !). Pour finir sur un karaoké géant : "Non rien de rien, non je ne regrette rien". Et moi je ne regrette pas d'avoir assisté à cette cérémonie. (lire le compte-rendu de la soirée)

Quelques notes de piano, un vibrato qui vous enrobe le tympan, une robe noir et des talons haut... la jeune Camelia Jordana a offert aux festivaliers un récital unique. Elle a repris des chansons du répertoire cinématographique français, comme Les moulins de mon cœur, Mourir d'aimer ou L'amour en fuite. Nous étions comme hors du temps, avec le sentiment de vivre un moment privilégié extra et vraiment pas ordinaire. L'adjectif "beau" semble avoir été inventé pour ce spectacle.

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