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29 Mar

Saint-Amour ✔

Publié par Romain Duchez

Saint-Amour ✔

COMÉDIE / De B. Delépine et G. Kervern (France). Avec G. Depardieu et B. Poelvoorde.

LE PITCH / C'est l'histoire de deux hommes qui montent dans un taxi et partent visiter les grands vignobles français. Rien à voir avec un documentaire façon « Des racines et des ailes ». Là, on serait plutôt sur « Les Grosses en tête » version fin de soirée arrosée. Bourgogne, Côtes du Rhône, Alsace, Bordeaux... Peu importe le flacon pourvu qu'il y ait l'ivresse. L'alcool consommé sans modération peut-il combler les non-dits entre un père et son fils ?

Si Saint-Amour était un vin, ce serait un breuvage rocailleux, âpre en bouche, laissant une empreinte le long de l'œsophage durant la déglutition. Tel est le cinéma des grolandais Delépine et Kervern. Les personnages n'y vont pas par quatre chemins. Ça picole, ça rit gras, ça baise. Saint-Amour n'est pas de la dentelle, plutôt de la maille grossière. Les réalisateurs n'ont pas choisi Depardieu par hasard. Âmes chastes s'abstenir absolument !

Si Saint-Amour était un vin, ce serait un cru français, pour ne pas dire franchouillard. Ce film est une ode à la French way of life. Très drôle quand on pense que le duo d'acteurs principaux est composé d'un Russe d'adoption et d'un Belge. L'histoire met en scène des personnages que l'on pourrait croiser au Bar du Marché, face à l'église, dans n'importe quel petit village de la campagne française. Quant à l'amour de la bonne chair, au cœur de ce road-trip alcoolisé, il est gravé dans notre ADN bleu blanc rouge.

Saint-Amour ✔

Si Saint-Amour était un vin, il disperserait nos papilles sans forcément les séduire. Cette histoire d'amour et de non-dits entre un père et son fils est touchante mais pas assez enivrante. Le scénario se perd dans les routes de traverse empruntées par les personnages. Certaines séquences n'apportent rien à l'intrigue, si ce n'est de justifier des guests au générique final.

Bref, si Saint-Amour était un vin, ce ne serait certainement pas un grand cru millésimé. On se demande si certaines scènes n'ont pas été écrites sous l'emprise de l'alcool, tellement elles paraissent saugrenues. Les réalisateurs se sont fait plaisir, je n'en doute pas. Mais la robe de ce Saint-Amour manque de liant. En règle générale, j'aime beaucoup le nom de domaine « Delépine and Kervern ». On va dire que je suis tombé sur une mauvaise année. Je vais plutôt opter pour une de leurs anciennes bouteilles, plus convaincantes, comme Louise Michel ou Mammuth.

© Crédits photos

Photo 1 : 2016 Concorde Filmverleih GmbH

Photo 2 : Roger Arpajou / No Money Productions / Le Pacte

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