Steve Jobs ✔✔✔
BIOPIC / De Danny Boyle (USA). Avec Michael Fassbender et Kate Winslet.
LE PITCH / Il était une fois un leader charismatique, qui captivait des salles remplies de centaines de spectateurs en leur criant : « Mangez des pommes ! » Non, ce film n'est pas un portrait de Jacques Chirac. Le héros, c'est Steve Jobs. Le dieu de tous les geeks paumés dès qu'on leur met un produit non-Apple entre les mains. On le voit préparer ses discours. Finalement, il suffit de le suivre en coulisses pour éplucher sa vie, à l'homme à la pomme. Après Jobs (en 2013), voici donc Steve Jobs, en attendant Steve dans quelques années ?
Mesdames et Messieurs,
Mon job aujourd'hui consiste à vous parler de Steve Jobs. Il est à l'histoire digitale ce que Job est à l'histoire biblique : un héros. Désolé si je choque quelques-uns d'entre eux avec cette introduction blasphématoire. Mais oui, l'homme à la Pomme informatique est un héros. Convaincre des Smicards qu'il est normal de payer un téléphone avec une batterie pourrie 500 €, cela relève du génie non ?
Toutefois, ce long-métrage signé Danny Boyle ne tombe pas dans l'hagiographie (ah oui, c'est un discours, alors j'emploie des mots de plus de trois syllabes afin d'impressionner mon auditoire !). La Pomme a un arrière-goût amer, par moment. On se rend compte que Steve Jobs était un mégalomaniaque, pas franchement altruiste, persuadé d'être le meilleur. A mesure qu'il réussit, on le voit s'isoler, jusqu'à s'éloigner de sa propre fille. Nous ne sommes pas chez les Bisounours, plutôt chez Ken le Survivant, avec de la violence et du sang sur les mains claviers.
Autre intérêt : la mise en scène. Il ne s'agit pas d'un biopic classique, commençant par la naissance version vidéo de famille sépia et se terminant par une mort dramatique sous les violons. Le film s'intéresse à une période très précise : l'ascension chez Apple de Steve Jobs. Et ce, à travers les grandes présentations publiques dont il avait le secret. Le découpage de l'histoire est vraiment différent de ce que l'on a l'habitude de voir au cinéma. Danny Boyle ne copie-colle pas des process tout prêts et déjà utilisés. Il clique, supprime les codes du biopic traditionnel et construit un nouveau document bien à lui.
Je terminerai ce propos par un hommage appuyé aux deux acteurs principaux de ce film. D'abord, Michael Fassbender qui interprète plusieurs Jobs dans un seul Steve. Transformation physique en prime. Il a beau porter un jean's mal coupé et des baskets ringardes, il garde la classe. Ensuite, cela devient une habitude sur ce blog, je saluerai le talent de Kate Winslet, en femme de l'ombre rayonnante. Là encore malgré un look de merde, il faut bien le dire. Cette coupe de cheveux années 80, c'est vraiment la cata !
Parler d'un homme qui fait des discours, en faisant un discours, je vous impressionne par ce choix éditorial, non ? J'espère que cette prise de parole vous aura captivés (oui, je mets un "s" à captivés car j'espère bien que vous serez plusieurs à lire ces lignes !). Je vous remercie de votre attention. Et parce que ça fait toujours bien de terminer une prise de parole par une citation, je vous laisse méditer sur ces quelques mots de Steve Jobs : « Les grandes réalisations sont toujours précédées par de grandes idées. »
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