Spotlight ✔✔
DRAME-SUSPENSE / De Tom MacCarthy (USA). Avec Michael Keaton et Mark Ruffalo.
LE PITCH / Bonsoir à tous ! Notre édition, aujourd'hui, sera entièrement consacrée à ce véritable scandale révélé par le Boston Globe. Près d'une centaine de prêtres pédophiles auraient été protégés par les instances catholiques pendant des années. Le grand quotidien américain publie une enquête détaillée, preuves à l'appui. Une liste exhaustive des prêtres incriminés a même été publiée. Le reportage, long format, de Tom MacCarthy.
Il y a les journalistes des chaînes info qui font des directs dans des boulangeries le jour de l'Epiphanie pour dire que « on peut trouver des galettes à quatre, six et même huit parts » ! Et il y a les journalistes de la cellule Spotlight qui passent des mois et des années à enquêter pour dévoiler un vaste réseau de pédophiles dans l'Eglise catholique. Splendeur ou décadence des médias. Merci à ce film de nous rappeler ce qu'est l'essence du journalisme : montrer, démontrer et révéler.
Spotlight, avec sa réalisation épurée, a des allures de documentaire. L'histoire ne semble pas romancée (ou alors on se fait vraiment avoir). En immersion dans la rédaction de l'un des plus grands quotidiens américains. Toutes les problématiques des médias d'aujourd'hui sont évoquées, en filigrane : hiérarchie de l'information, course au(x) scoop(s), difficultés économiques, indépendance, protection des sources... Eh oui, le journalisme ne se résume pas à Claire Chazal et ses problèmes prud’homaux ni à Laurent Delahousse et sa mèche blonde.
Mais les journalistes ne font pas la Une de ce film. Les gros titres sont largement occupés par l'Eglise catholique. L'enquête de Spotlight dénonce l'institution qui non seulement a protégé des dizaines de prêtres pédophiles, mais de surcroît en a promu certains. La charge est lourde, d'autant plus qu'elle est incontestable. C'est ahurissant de voir les ramifications d'un tel scandale et passionnant de voir les journalistes progresser comme dans une enquête policière.
Malgré toutes ces qualités, je dois avouer que Spotlight m'a laissé un peu sur ma faim, cinématographiquement parlant. L'histoire est formidable, ce qu'elle dénonce est utile, mais il me manque un quelque chose que j'ai du mal à exprimer. Quand je fais le bilan, une semaine après avoir vu le film, aucune scène, aucune réplique, aucun visage n'émerge. Et promis, je ne me suis pas endormi pendant la séance ! Je trouve qu'on a du mal à s'y retrouver avec tous ces seconds rôles rencontrés dans des bars ; on ne sait plus s'ils sont avocats, flics ou religieux. L'histoire est excellente, les acteurs aussi (Michael Keaton et Mark Ruffalo en tête), c'est indéniable. Mais le rendu filmique ne m'a pas convaincu. Je ne vois par ce qu'apporte la fiction par rapport à un documentaire. Ce Spotlight m'a plu, sans m'éblouir.
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