Nous trois ou rien ✔✔✔
COMÉDIE SOCIALE / De et avec Kheiron (Fr). Avec également Leïla Bekhti.
LE PITCH / Kheiron, humoriste sorti du Djamel Comedy Club (le cours Florent des spécialistes du stand-up), nous raconte l'histoire de ses parents, réfugiés iraniens arrivés en France dans les années 70. Et l'avantage de confier ce genre de film à un comique, c'est que le résultat est bien plus fun qu'un diaporama de famille plombant, un dimanche après-midi en pleine digestion du gigot-flageolet...
On peut rire de tout, je l'ai toujours dit. Même de l'oppression religieuse et de l'immigration, des thèmes particulièrement "touchy" en ce moment. Kheiron, avec son œil rieur et son sourire malicieux, bouscule les discours sécuritaires et déprimants du moment, comme un chien démonterait un jeu de quilles. L'humoriste-réalisateur avait tous les ingrédients pour nous faire pleurer... Trop facile ! Certes, l'histoire de sa famille est émouvante mais Kheiron arrive à distiller des instants savoureux, parfois très drôles. Par exemple, quand il raconte l'emprisonnement de son père en Iran, il préfère insister sur une histoire de gâteau plutôt que sur les moments de torture.
Ce film illustre un paradoxe : même dans les moments d'horreur, il y a toujours des occasions de sourire. L'homme est ainsi fait. L'humour est un rempart contre la barbarie, la joie est parfois la seule liberté qu'il nous reste. Voilà ce que je retiens de ce film empli d'humanité.
Pour nous faire rire, Kheiron s'appuie sur son talent mais aussi et surtout sur des acteurs excellents. Leïla Bekhti est parfaite dans son personnage de chieuse délicieuse. Gros coup de coeur également pour Gérard Darmon et Zabou en parents hystéros ou encore pour Alexandre Astier en dictateur déjanté.
Nous trois ou rien est également une belle leçon pour tous ceux qui voient les réfugiés comme des profiteurs qui ne cherchent qu'à voler le pain des Européens et toucher des allocations. Les parents de Kheiron, comme tellement d'autres, sont des gens lettrés, qui n'ont d'autre solution que de fuir pour pouvoir survivre.
Il est également question d'immigration en France et des banlieues. Le discours est simple et modeste, à l'image de Kheiron. Et si on essayait de tous vivre ensemble, avec un même but commun ? Le concept peut paraître angélique, voire utopique, mais l'exemple des parents de l'humoriste nous donne envie de croire que c'est possible. J'optimisme bien plus avec ce film qu'avec Auchan, croyez-moi !
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