007 Spectre ✔✔✔
ESPIONNAGE / De Sam Mendes (GB-USA). Avec Daniel Craig et Léa Seydoux.
LE PITCH / S'il n'avait pas été espion, James Bond aurait pu être reporter pour le Routard. Son périple dans cet épisode a de quoi faire pâlir le nain de jardin d'Amélie Poulain. Mexico, Londres, Rome, Alpes autrichiennes, Tanger. Etrangement, aucune étape à Vierzon ni à Vladivostok. L'espion parcourt tous ces kilomètres pour retrouver le chef du Spectre, une organisation tentaculaire dont les membres aiment porter des bagues et commanditer des attentats.
Retour aux fondamentaux. Ce nouveau 007 lorgne sur les intrigues bondiennes des années 60, avec un grain d'image légèrement vieilli qui aurait pu convenir au teint ce bon(d) vieux Sean. Et ce n'est pas une Connery que je vous raconte là. Même le méchant sort tout droit des archives classées du MI6. Skyfall avait cassé les codes, 007 Spectre les recompose.
C'est un film qui ne peut que plaire aux fans. Avec des références multiples à des scènes ou des séquences mythiques. La clinique installée en haut d'une montagne enneigée nous rappelle Au service secret de sa majesté, le combat dans le train nous transporte dans Bons baisers de Russie, la scène de torture nous remémore Goldfinger, la cachette du méchant au fin fond d'un cratère nous ramène à On ne vit que deux fois, le combat dans un hélico en plein vol nous évoque celui dans un cockpit d'avion au début de GoldenEye... J'arrête là car la liste est longue. J'ai même découvert d'autres références, que je n'avais pas remarquées, en lisant l'excellent hors-série réalisé par Première (oui je sais, je lis encore la presse papier, je suis ringard et je l'assume, un peu comme Bond finalement !).
Le côté passéiste est accentué par l'intrigue. Il a beau aimer les gadgets du jeune Q, James Bond est un agent à l'ancienne : il préfère les bonnes vieilles planques exotiques aux quatre coins du monde plutôt que les listings de Big Data à compulser bien au chaud dans les bureaux du MI6 à Londres. James n'est pas un geek et c'est aussi pour ça qu'on l'aime. Il nous alerte sur les dangers de la modernité, si utile quand elle sert les bonnes causes, si nocive lorsqu'elle est au service des esprits les plus pervers. Eh oui, ce film n'est pas qu'une succession d'explosions, c'est également une réflexion.
En tant que fan absolu de la saga, j'ai bien sûr été transporté par cet opus. Depuis la première seconde à Mexico (plan séquence exceptionnel du maître Mendes) jusqu'à l'ultime combat dans le désert marocain. Je passe sur l'absence de scène de casino (seul élément clé manquant à l'appel) et sur la niaiserie de Madeleine Swann (Léa Seydoux) : des détails ! 007 Spectre n'égale pas Skyfall mais il reste un excellent film.
Daniel Craig EST James Bond. Et je me dis qu'on aurait bien besoin de lui dans ce monde particulièrement horrible qu'est le nôtre. Si seulement l'espion tant aimé avait été là au Bataclan et à Bamako pour tout déjouer... Si seulement... Malheureusement, la fiction ne rejoint pas toujours la réalité.
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