Métro, boulot... Lolo !
Le film Lolo, de et avec Julie Delpy, avec également Dany Boon, Vincent Lacoste et Karine Viar, sort en salle mercredi 28 octobre. Et vous savez quoi, j'ai pu le voir en avant-première à l'UGC Confluence de Lyon. Mes cocos, voici le récit d'une soirée sans bobo ni blague de Toto, mais avec des rires à gogo.
Fin de la journée de boulot. Je prends le métro pour rejoindre le cinéma (en fait, c'était le tramway mais je me suis permis d'édulcorer pour coller à mon titre). La salle est comble. C'est logique, y'a de la star ce soir : Julie Delpy, Dany Boon et Vincent Lacoste descendent les marches pour rejoindre le bas de l'écran.
Le ch'ti ouvre à peine la bouche pour dire bonjour que, déjà, la salle s'esclaffe. Il pourrait lire le bottin (pour les jeunes, le bottin c'est l'ancêtre de pagesjaunes.fr) que ça suffirait à nous faire rire. Même moi j'ai rigolé. Et pourtant Dany Boon est loin d'être mon comique préféré. Il repère un enfant au premier et s'amuse à l'idée que ce jeune spectateur puisse répéter certaines grivoiseries du film à l'école. « Il s'appelle comment ton instituteur ? Hein ? Monsieur Potet ! ». Toute la salle explose. « Ils ont toujours des noms étranges les instituteurs », s'exclame Dany Boon en répétant à l'infini « Potet, Potet, Potet ». Et si tu changes une lettre à Potet, ça fait... ?
Assez de blagues potaches. Julie Delpy prend la parole : « on ne sera pas là après le film, alors profitez-en maintenant pour nous poser des questions ». On sent que la présentation est chronométrée, ainsi va le marathon de la promo. Les acteurs doivent être attendus ailleurs ou alors leur Ouigo part dans 15 minutes et il ne faut pas le rater car les billets ne sont pas remboursables.
Quelle question poser à des acteurs AVANT d'avoir vu le film ? Blanc dans la salle. Puis une discussion s'installe sur le machisme dans le 7ème art. Dany Boon semble impressionné par le travail de Julie Delpy, à la fois réalisatrice et actrice : « c'est rare de voir une femme qui fait tout dans le cinéma ; le milieu est malheureusement misogyne ». Et encore, c'est pire aux Etats-Unis, « ah oui, parce que moi je vis à Los Angeles » se plaît à préciser la jeune femme. « Ce n'est effectivement pas un métier très ouvert », ajoute-t-elle avant de citer un exemple révélateur : « j'ai signé mon premier scénario à l'âge de 16 ans mais j'ai dû attendre mes 36 ans pour réaliser mon premier film » !
Soudain, une spectatrice tousse bruyamment. Dany Boon s'inquiète : « attention elle va mourir... ou alors c'est qu'on se fait chier ! ». Manière habile de couper la parole à Julie Delpy. Place au film. Ouverture sur une discussion à la piscine entre deux copines. Ça parle de jet d'eau dans la chatte. Le ton est donné. Le jeune garçon du premier rang va effectivement avoir plein de choses à raconter à Monsieur Potet.
Une bourgeoise bohème parisienne qui travaille dans l'art contemporain tombe amoureuse d'un mec un peu beauf originaire de Biarritz (la « Province », ce vaste terrain de campagne au-delà du périph') qui travaille dans la finance. Mais Lolo, le fils de la bobo, n'est pas très fan de ce couple improbable...
Certaines scènes sont très drôles et certains répliques cultes, surtout au début. Julie Delpy a beau parler un anglais parfait, elle sait très bien manier le français : « j'aime beaucoup l'argot, c'est une belle langue. Ça me manque, moi qui vis à Los Angeles » nous avait-elle précisé dès l'introduction.
Malheureusement, passés les rires du début, cette comédie s'essouffle par trop d'invraisemblances. L'opposition Paris-Province est légèrement caricaturale. En même temps, Julie Delpy a une excuse : elle vit à Los Angeles ! Elle voit donc la France de loin... Dany Boon est égal à lui-même, dans une version basque du ch'ti. Quand à Vincent Lacoste, il ne me convainc pas dans le rôle trouble de Lolo. Il manque un petit truc pour que ce film soit excellent. Pour la note, ce sera deux étoiles sur quatre (✔✔). Allez, il est temps de reprendre le métro pour aller au dodo.
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