La rage au ventre ✔✔

DRAME / De Anthony Fuqua (USA). Avec Jake Gyllenhaal et Forest Whitaker.

LE PITCH / Billy Hope est un boxeur qui a tout. La gloire, la richesse, l'amour. Des grosses montres qui brillent (alors même qu'il n'a pas 50 ans), une maison aussi grande que le ranch de la famille Ewing, une épouse blonde directement sortie d'un calendrier Pirelli. Mais la vie se charge de lui envoyer un uppercut, qui le sèche sur place, et lui faire tout perdre. Commence alors une course vers la rédemption...

C'est le genre d'histoire dont les Américains raffolent. Un héros déchu qui tente de retrouver de la superbe, à la force de ses poignets (gantés), envers et contre les institutions (sportives, judiciaires, éducatives). Tout posséder le lundi, tout perdre le mardi, puis trimer jusqu'au dimanche pour essayer de remonter la pente. Quand le rêve américain prend des allures de cauchemar.

Au premier abord, ce film utilise avec talent les ressorts romanesques les plus efficaces. Du sang, des larmes, de l'amour. Avec du rythme et du suspense pour captiver le spectateur autour du ring. Le combat de Billy est passionnant à suivre, on a envie qu'il rebondisse sur les cordes comme dans sa vie. Malheureusement, ce film n'a pas réussi à me mettre KO. L'issue de l'affrontement final est trop prévisible. A votre avis, vous pensez qu'il va s'en sortir le boxeur maudit ? Vous avez la réponse...

Crédit photo : © SND

En regardant La rage au ventre, on ne peut s'empêcher de penser au fabuleux Million dollar baby de Clint Eastwood. Mais la comparaison est rude, car le réalisateur Anthony Fuqua (y'a que moi qui pense aux dragées ?) n'est pas le grand Clint ; même s'il filme les combats avec virtuosité. Moi qui n'aime pas trop voir les gens se taper dessus, j'ai trouvé les séquences de boxe extrêmement visuelles.

On retiendra aussi la performance artistique et sportive de Jake Gyllenhaal. Transformé physiquement (il a pris 7 kilos de muscles pour le rôle, à raison de 2 heures d'entraînement par jour pendant plusieurs mois), bien loin de l'anti-héros cadavérique de Night call, il montre une nouvelle facette de son talent. Et de son corps ! Celles et ceux qui apprécient l'esthétique avantageuse du bellâtre en auront pour leur argent...