La French ✔✔✔
Pour cette dernière critique de l'année 2014 (OK, on est déjà en 2015, je suis à la bourre), direction Marseille, grâce à ce polar seventies réalisé par Cédric Jimenez. Petite précision pour les esthéticiennes, La French n'a rien à voir avec les prothèses ongulaires. C'est une référence à la "French connection", le nom donné au vaste trafic de drogue qui sévissait à l'époque dans le sud de la France avec des ramifications jusqu'aux Etats-Unis.
Ce film est "librement inspiré de faits réels" annonce le générique. Il faut dire que les meilleurs personnages se trouvent souvent dans la vraie vie. Ce juge Michel (Jean Dujardin) parti en croisade contre le grand banditisme est un héros de cinéma comme on les aime : seul contre tous, torturé, border-line mais toujours intègre. Il fait face à un autre personnage cinégénique : Gaëtan Zampa (Gilles Lellouche), le salaud que la police ne parvient jamais à serrer. On imagine bien que le scénario a été romancé pour les besoins du 7ème art, mais il reste crédible et surtout très prenant.
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La French n'est pas que l'histoire d'un trafic de drogue, c'est aussi l'histoire d'une injustice. La charge est particulièrement lourde contre l'ancien maire de Marseille Gaston Defferre. Le film montre combien le trafic de drogue gangrenait la police et la politique. Ce qui est fou, c'est de voir des truands triompher à la fin, après la mort du juge Michel, en se faisant passer pour des chantres de la justice. La scène finale se conclut par un discours de Defferre, devenu Ministre de l'Intérieur : la dernière phrase me reste en tête, mais je ne vous la dirai pas !
Ce que je peux vous dire en revanche, sans spoiler le film, c'est que le casting est vraiment excellent. Porté un Jean Dujardin très convaincant dans ce rôle sombre. Il est loin le temps des Nous C Nous (même si Eric Collado est présent au générique). Parmi les nombreux seconds rôles, je retiens Céline Sallette qui incarne la femme du juge Michel avec retenue, sans tomber dans la dramaturgie facile.
Et puis j'ai adoré la reconstitution du Marseille des années 70. Au volant d'une Citroën DS sur la corniche Kennedy. Un petit coup de fil dans une cabine téléphonique avec vue sur la bonne mère. Vive les assiettes psychédéliques, les chignons sur le côté et les paquets de Gitane maïs. Les décorateurs ont eu les moyens de soigner les détails. Budget du film : 21 millions d'euros (la petite info éco pour terminer, on se croirait dans Capital !)
(Crédit photo : © Gaumont distribution)
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