Césars 2015 : des nominations ouvertes
Le microcosme du cinéma français est en émoi. Les nominations pour les Césars 2015 ont été dévoilées ce mercredi à Paris. Paresse oblige, je ne vous recopie pas la longue liste exhaustive, vous pouvez la retrouver directement sur le site de l'Académie des Césars. Que retenir de ces nominations ? Au moins 5 choses...
© AFP
1 / La compétition est très ouverte. Contrairement à 2013 où l'on savait que Amour allait tout rafler (idem en 2010 avec Un prophète), cette année aucun film ne se détache véritablement. Tout dépendra de l'humeur des votants. Peut-être vont-ils décider de sacrer Sils Maria, histoire de récompenser le réalisateur Olivier Assayas, éternel oublié des Césars. A moins qu'un petit film ne sorte du chapeau comme Timbuktu, déjà nommé aux Oscars, ou Les combattants (même syndrome que Lady Chatterley en 2007 et Quand la mer monte en 2005). Ou alors, mais ce serait vraiment surprenant, les votants vont la jouer "populo" en récompensant La famille Bélier, qui vient de passer la barre des 5 millions d'entrées en salles.
2 / Les oubliés du box-office. A l'exception de La famille Bélier, les plus gros cartons français de l'année n'ont pas reçu la moindre nomination. C'est justifié pour Supercondriaque (5 millions d'entrées), particulièrement mauvais. C'est logique pour Lucy (5 millions d'entrées aussi), blockbuster international pas vraiment formaté pour les Césars ; Luc Besson aura un César d'honneur en guise de consolation. C'est surprenant pour Qu'est-ce-qu'on a fait au bon Dieu ? (12 millions d'entrées) qui méritait au moins une nomination dans la catégorie Scénario ou Meilleur second rôle féminin (Chantal Lauby). Quant à La French, polar seventies vu par 1,5 millions de gens, il doit se contenter de citations dans les catégories techniques alors que Jean Dujardin (Meilleur acteur) et Céline Sallette (Meilleur second rôle féminin) auraient mérité d'être nommés.
© Canal Plus / Maxime Bruno
4 / Un vent de fraîcheur. Même si des réalisateurs confirmés sont en lice cette année (Bertrand Bonello et Olivier Assayas), il souffle un petit air de jouvence sur ces Césars 2015. Parmi les nommés dans la catégorie Meilleur réalisateur, on trouve plusieurs trentenaires, (Céline Sciamma, Robin Campillo, Thomas Lilti, Thomas Cailley), pas franchement connus du grand public, qui en sont à leur 1er, 2ème ou 3ème film. Même si ces choix peuvent paraître élitistes, c'est bien la preuve que le cinéma français bouge, porté par des talents prometteurs.
5 / L'ombre de Charlie. Et si les événements dramatiques à Charlie Hebdo avaient une influence sur les votes ? Cela pourrait favoriser Timbuktu qui traite du fanatisme religieux en Mauritanie. Côté documentaire, on peut logiquement penser que le film Caricaturistes - Fantassins de la démocratie a de fortes chances de l'emporter compte tenu du contexte actuel. Et puis, sur la thématique connexe de l'intégration, le premier film d'Abd Al Malik (Qu'Allah bénisse la France) pourrait remporter le César du Meilleur premier film.
6 / L'animation à l'honneur. Pas moins de deux Césars seront décernés au cinéma d'animation. A ma connaissance, c'est une première. Voilà qui récompense un genre dont la France est spécialiste. Un court et un long-métrage recevront un César. Je me réjouis de voir parmi les nommés La petite casserole d'Anatole, déjà évoqué sur ce blog quand il avait reçu le Grand prix du festival de Villeurbanne.
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