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28 Nov

Samba ✔✔

Publié par Romain Duchez  - Catégories :  #Critiques 2014

Comédie dramatique de Eric Toledano et Olivier Nakache (France)

Ce film n'a rien à voir avec un clip de Bellini, contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre. Ni fessiers pailletés, ni plumes colorées, le climat est à la grisaille. L'intrigue démarre dans un centre de rétention pour sans-papiers, à côté d'un aéroport parisien (pas brésilien). Samba, c'est le prénom d'un Sénégalais vivant en France depuis 10 ans, et menacé d'expulsion. Enfin, "sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français", selon la formule administrative consacrée.

Les réalisateurs ne s'égarent pas sur le terrain du misérabilisme, à l'image du personnage principal qui balance des vannes et rit à gorge déployée. OK, ça change des œuvres plombantes qu'on a l'habitude de voir sur le même sujet. Malheureusement, l'équilibre entre comédie et drame est parfois instable. Un événement tragique intervient vers la fin du film, en décalage complet avec la tonalité générale. J'étais ému, mais mal à l'aise, comme gêné d'avoir osé rigoler plus tôt.

© David Koskas - Quad - Gaumont

© David Koskas - Quad - Gaumont

L'autre problème de ce film, c'est Omar Sy. Je suis désolé, je ne comprends pas le concert de louanges qu'il suscite. Déjà, son César du meilleur acteur pour Intouchables était quelque peu disproportionné. Là, je ne le trouve pas très bon. Pourquoi forcer l'accent africain, par exemple ? Il décrédibilise son personnage, en nous rappelant le fameux Doudou qu'il interprétait dans Le SAV des émissions. Et puis, pas de bol, Omar Sy se retrouve face à des comédiens d'exception (Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim, Hélène Vincent) ; la différence de niveau est flagrante.

Si je disais quelque chose de bien pour finir ? Samba a le mérite de délivrer un message sérieux, sans donner de leçon de morale ni rejeter la faute sur les uns ou les autres. Les réalisateurs développent une réflexion touchante sur l'identité, à travers Samba qui finit par s'y perdre à force de changer de nom, mais aussi à travers Alice qui finit par ne plus être elle-même à cause de son travail. On est loin de la samba de Janeiro de Bellini, n'est-ce pas ?

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