Nymphomaniac 1&2 ✔✔
Drame pornographique de Lars Von Trier (Europe)
"Aloooors? C'est comment Nymphomaniaaaaac?". Plusieurs personnes m'ont posé cette question, avec un brin de lubricité dans le regard. De la gêne aussi. Rien que l'idée du film met mal à l'aise le spectateur. Des photos explicites, des affiches suggestives, le silence assourdissant de Lars Von Trier : tout était calculé pour faire le buzz. Vous me connaissez, jamais graveleux toujours voluptueux, si je suis allé voir ces films (car il y a 2 épisodes), c'est uniquement par curiosité très saine, pour juger le travail cinématographique de l'ami danois.
A l'arrivée, beaucoup de bruit pour rien. Enfin, pour pas grand chose. Nymphomaniac reste une oeuvre intello (je pourrais dire profonde, mais ce serait mal interprété) dans laquelle s'intègrent des scènes de sexe sans équivoque, parfois (très) trash. N'y voyez aucune déception de ma part, bien au contraire. Je n'imaginais pas une seule seconde que Lars Von Trier s'était transformé en Marc Dorcel ou John B. Root (les jeux de mots dans le porno, ce serait un vrai sujet à développer mais ce n'est pas le propos ici).
Nymphomaniac, c'est l'histoire de Joe (Charlotte Gainsbourg), une femme en perdition qui raconte à un inconnu (Stellan Skarsgard) sa course effrénée pour retrouver un désir sexuel qu'elle n'a jamais réellement connu. Comment vivre quand on ne trouve aucune satisfaction dans le sexe? C'est bien une question philosophique que pose ce film. Et pour tenter d'y répondre, Lars Von Trier ne voyait pas d'autre manière que d'utiliser des scènes hard. Le sexe et la nudité semblent donc logiques, même si on peut légitimement se demander quelle est la dose de voyeurisme et de perversité dans tout cela...
Toujours la même haine de l'être humain. Lars Von Trier ne croit plus en rien ni en personne. Il continue, film après film, ne nous montrer la noirceur qui règne en l'homme (en la femme aussi). Un brin d'espoir s'est tout de même glissé dans cette oeuvre mais il est finalement balayé par une tentative de viol et un coup de feu dans la scène finale!
On retrouve malgré tout le génie du réalisateur danois. Une construction narrative impeccable, des lumières inouïes, des acteurs bluffants de vérité. Si vous n'aimez pas Lars Von Trier d'ordinaire, rien ne sert d'aller voir ce film (même par curiosité malsaine), vous allez être déçu. Si le premier épisode m'a beaucoup plu par son intensité, le second m'a moins convaincu car j'ai le sentiment qu'il n'apporte rien, si ce n'est quelques scènes trash supplémentaires. Un seul film suffisait. Non content de faire payer aux spectateurs deux séances, on nous promet une version DVD non censurée. C'est moi où ça sent le piège commercial?
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