12 years a slave ✔✔✔

Drame de Steve McQueen (USA)

Touelveyeurzzzzzzeuhs'lève. Le titre est difficile à prononcer, surtout si on mange un Krissproll's. L'intrigue, fort heureusement, est beaucoup plus simple à suivre. On est aux Etats-Unis, dans les années 1800. Solomon, bourgeois noir vivant à New York, est enlevé et vendu comme esclave dans le Sud. Il avait tout, il devient rien. Oubliés les gants de velours, bonjour les champs de coton.

L'esclavagisme, c'est pas bien. Comme la guerre et l'abattage des baleines. On le savait. Le sujet a maintes et maintes fois été traité au cinéma. Pour autant, Steve McQueen parvient à porter un regard nouveau. Sans concession. Avec réalisme. Il ne se contente pas de suggérer que les esclaves étaient maltraités. Il les montre se faire fouetter. Certaines scènes sont insoutenables. Il est toujours difficile de faire face à la cruauté humaine. Et quand on se dit que tout cela a réellement existé, c'est encore plus difficile à regarder.

© Tobis Film

12 years a slave frappe nos convictions et nos valeurs. Comment des êtres humains peuvent-ils se comporter ainsi ? La question me hante encore. Steve McQueen se sert des gros plans pour bien insister sur l'humanité de ces esclaves, considérés autrefois comme de vulgaires objets. Ce film est utile. Il ne faut jamais oublier de quoi l'homme est capable. La femme aussi, car les épouses des propriétaires d'esclaves savaient également se montrer odieuses, on le découvre ici.

Un mot, enfin, sur le casting. Des acteurs peu connus mais très talentueux occupent les premiers rôles : Chiwetel Ejiofor et Lupita Nyong'o trouvent l'émotion juste et poignante pour incarner ces esclaves. Espérons qu'Hollywood saura leur trouver des rôles à la hauteur dans l'avenir. A leurs côtés, Michael Fassbender et Paul Dano confirment tout le bien que l'on pense d'eux, en esclavagistes froids et abjects. Vous l'aurez compris, pour moi, 12 years a slave n'a pas usurpé son Oscar du meilleur film.