Une petite zone de turbulences
Dans la famille "Bourgeoisie et Banlieue", je demande d'abord le père (Michel Blanc). Monsieur a une plaque d'eczéma qui l'obsède. C'est un cancer de la peau, il en est persuadé, lui la verrue
antipathique de la famille. Je voudrais ensuite la mère (Miou-Miou). Si l'on excepte quelques petits coïts avec un ex-collègue de son mari, madame est une épouse modèle, et c'est bien là le plus
important aux yeux de la bonne société. Ensuite, je demande la fille (Mélanie Doutey). Grande gueule, opposée à la Coppenhague attitude ("le compost dans la baignoire, et puis quoi encore ??"),
elle va épouser un beauf. Ce qui est un problème dans une famille où l'on ne prononce pas le mot "bite" à table. Et puis, je réclame le fils (Cyril Descours). Qu'il continue d'apporter son linge
à laver à sa mère ne dérange pas. Qu'il pratique la fellation avec des garçons, c'est beaucoup plus problématique pour papa et maman. Ca y est la famille est complète !! Un quart d'heure du film
passe, et le spectateur se persuade que non, alors là non, cette famille tarée n'a rien à voir avec la sienne. Puis, les scènes s'enchaînent, les répliques fusent, les rires gras se font
grinçants. Mais oui, cette famille, elle a un petit goût de vécu finalement. Une petite zone de turbulences est une comédie de moeurs ancrée dans son époque. Portrait de
cette bourgeoisie mi-bobo mi-bof-bof qui n'a pas de réel souci, et qui préfère s'en créer pour mieux exister (et enrichir les psys par la même occasion). Les dialogues modernes nous offrent
quelques perles cultes. En voici une : "les chieurs, faut les mettre ensemble, c'est le meilleur moyen pour qu'ils emmerdent personne". Philosophie à méditer...
EN BREF : une comédie grinçante... qui fait rire (c'est pas si souvent !)
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