The artist
Certains vous diront qu'ils en sont restés bouche bée. D'autres vous expliqueront que la performance les a laissés sans voix. Et moi ? Ne comptez pas sur mon silence. Je vais l'ouvrir, ma bouche, pour vous crier haut et fort (et en couleur!) que je me suis ennuyé durant ce film. Certes, l'exercice de style est réussi. Michel Hazanavicius a su retrouver le souffle du cinéma muet des années 30, allant même jusqu'à utiliser le format 4:3, ancêtre du 16:9 dolby surround digital and what again before, uniquement utilisé aujourd'hui dans certaines télés locales. Oui, bien sûr, Jean Dujardin est parfait dans ce rôle de clown triste qui lui vaudra une nomination aux Cesars, voire aux Oscars (Bérénice Bejo joue très bien, elle aussi, mais le machisme ambiant veut qu'on en parle moins...). Malheureusement, le concept de The Artist ne tient pas la longueur. Un court-métrage suffisait amplement pour raconter cette histoire d'amour entre une star déchue et une étoile montante. Le problème avec le cinéma muet, c'est que l'on est obligé de supporter la musique des pubs "Felix" pendant une heure et demie. Et lorsque la partition fait une pause, ce sont les raclements de gorge du voisin de derrière qui servent de bande-son. Que les portes claquent, bon sang ! Et que les pistolets pétaradent ! S'il est toujours émouvant de revoir un Chaplin ou un Keaton, ces génies qui ont tout inventé à leur époque, The Artist n'est qu'une copie qui n'apporte rien au cinéma. Hazanavicius fait le job avec brio, mais uniquement en reprenant des codes pré-établis. Quitte à faire le choix audacieux du muet, pourquoi ne pas raconter une histoire plus actuelle, avec des musiques plus modernes ? Taxez-moi de jeunisme si vous le voulez, mais je vous l'assure, The Artist ne me laisse pas muet d'admiration.
EN BREF : c'est quand même bien le cinéma parlant, non ?!?
Commenter cet article