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10 Jan

Somewhere

Publié par Romain Duchez  - Catégories :  #Critiques Archives

Les personnages de Sofia Coppola s'ennuient. Ses spectateurs aussi. Un peu, beaucoup, à la folie, tout dépend de leur degré de résistance aux plans séquences et aux silences. Somewhere est une nouvelle variation sur le même thème du vide existenciel. Pas de soeurs suicidaires ni de reine adepte des macarons, cette fois le héros est un acteur star. Il a beau vivre dans des palaces et être adulé par des Italiennes plastifiées, il ne trouve aucun sens à sa vie. Le pauvre, on le comprend. S'endormir en plein ébat avec une call-girl, se faire maquiller pendant des heures, répondre aux questions tordues des journalistes... c'est vraiment difficile (Delarue a-t-il pensé à traiter ces fléaux dans une émission ?). Ceux qui dorment dans la rue ne peuvent pas comprendre les ravages du luxe à outrance, ils sont trop occupés à chercher à manger, ces nazes. Sofia Coppola nous raconte les problèmes des riches, mais pouvait-elle faire autrement ? Elle, la fille de Francis Ford. Elle qui, petite, passait son temps avec Andy Warhol ? Le plus gênant quelque part dans Somewhere (quelque part... somewhere... Bruno Masure n'est pas loin), c'est que la réalisatrice est passée à côté de son sujet. La magie du film réside dans les instants de complicité entre le héros et sa fille (la jeune Elle Fanning, excellente). La séquence de la piscine a quelque chose de magique, comme si les deux personnages étaient en parfaite symbiose. On aurait aimé que soit développée cette relation si particulière, entre un père absent et une ado esseulée. Sofia Coppola aurait bien des choses à dire là-dessus. Bref, il serait temps que la réalisatrice surdouée trouve d'autres sujets à traiter, car elle tourne bien, mais en rond. A l'image de la Ferrari lors de la scène d'ouverture, une séquence tellement longue et répétitive que vous pouvez rater les premières minutes sans problème...

EN BREF : Lost in translation 3

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T
<br /> Il vaut mieux préférer Antonioni, pour tout ce qui est vide existentiel.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Tu tombes sur l'une de mes (nombreuses) lacunes cinématrophiques... Je ne connais pas le cinéma d'Antonioni. Merci pour le conseil en tout cas !<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> Je comprends qu'une partie des spectateurs s'ennuie (pas tous !) et qu'on ne soit pas d'accord avec le Lion d'or (je le trouve exagéré aussi...).<br /> Mais je ne comprends pas l'argument "Ceux qui dorment dans la rue... etc" comme critique de ce film... Oui, ça parle de riches qui s'ennuient, mais ça existe aussi et on ne va pas parler toujours<br /> des SDF ou des immigrés parce qu'on est tous des citoyens engagés, non ? Quelle dépression si tous les films étaient du genre Ken Loach ou frères Dardenne... !<br /> Je suis d'accord sur le fait que ce sont les scènes père-fille qui font la magie de ce film et on en redemande, mais de là à dire qu'elle a passé à côté de son sujet... Dans tous les cas,<br /> décidément, la famille Fanning j'aime !<br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Tu as raison Elvira, tous les films ne peuvent pas parler que des SDFs et des immigrés ! Il ne fallait pas prendre ma phrase au premier degré, c'était plutôt de l'humour noir (pas très bien amené<br /> visiblement, désolé !). Et puis, malgré tout, j'ai le sentiment de "défendre" un peu Sofia Coppola en disant que, vu son histoire, elle ne peut que s'intéresser à des sujets comme celui-là.<br /> Concernant le fait qu'elle ait "passé à côté" de son sujet, je persiste et signe. Elle aurait dû s'attarder sur cette relation père-fille, elle a plein de choses à montrer et à raconter. [Je me<br /> rend compte que la tonalité de ma critique est un peu trop négative ; il y a des choses très belles dans ce film. Je comprends que l'on puisse aimer Sofia Coppola malgré tout]<br /> <br /> <br /> <br />

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